
Rassemblement à Tel-Aviv devant un mémorial pour les Israéliens tués durant et depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, le 7 octobre 2025 ( AFP / AHMAD GHARABLI )
Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi une possible visite au Moyen-Orient en fin de semaine, à l'heure où des négociations se tiennent pour le quatrième jour consécutif en Egypte pour tenter de parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a fait état d'indices "très encourageants" concernant les négociations indirectes entre le Hamas palestinien et Israël, et dit avoir invité, en cas d'accord, le président américain pour "assister à sa signature".
Signe des fortes pressions pour conclure, des émissaires de M. Trump, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani ainsi que le chef des services de renseignement turc Ibrahim Kalin ont été dépêchés dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, où les discussions ont repris en soirée.
A Washington, M. Trump a indiqué qu'un accord de cessez-le-feu semblait "très proche". Il a dit qu'il se rendrait au Moyen-Orient "peut-être vers la fin de la semaine, peut-être dimanche, en fait".
"Nous verrons bien, mais il y a de fortes chances que cela se fasse. Les négociations avancent très bien", a-t-il affirmé. "Nous partirons probablement dimanche, voire samedi."
Basées sur le plan Trump, les pourparlers, lancés lundi, se tiennent deux ans après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Entretemps, l'armée israélienne a poursuivi ses bombardements meurtriers à travers le territoire palestinien, affamé, assiégé et dévasté, selon la Défense civile locale.

La ville de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, où des pourparlers entre responsables israéliens et du Hamas se déroulent, le 7 octobre 2025 en Egypte ( AFP / STR )
L'émissaire de M. Trump, Steve Witkoff, et le gendre du président, Jared Kushner, sont à Charm el-Cheikh.
Les émissaires américains sont venus "avec un mandat solide du président Trump pour mettre fin à la guerre", selon M. Sissi.
- "Pas confiance" -

Une fillette palestinienne pousse un fauteuil roulant cassé chargé de jerrycans le long d'une route dans un camp de déplacés à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 7 octobre 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )
Des délégations du Jihad islamique et du Front populaire de Libération de la Palestine (FPLP) devaient rejoindre mercredi soir la délégation du Hamas en Egypte, a indiqué un dirigeant du Jihad islamique.
Le plan Trump annoncé le 29 septembre prévoit un cessez-le-feu, un échange des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre contre des prisonniers palestiniens retenus par Israël, le retrait par étapes de l'armée israélienne de Gaza et le désarmement du Hamas.
Le Hamas et M. Netanyahu ont dit soutenir le plan mais plusieurs points restent en suspens.
"Les médiateurs font de grands efforts pour lever tous les obstacles à la mise en oeuvre des différentes étapes du cessez-le-feu, et un esprit d'optimisme prévaut", a déclaré à l'AFP Taher al-Nounou, un dirigeant du Hamas participant aux discussions.
Il a ajouté que son mouvement avait échangé avec Israël "des listes de prisonniers (palestiniens) à libérer". Et selon une source proche du Hamas, "de premières cartes ont été présentées par la partie israélienne concernant le retrait de ses troupes".
La veille, le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré que le mouvement ne "faisait pas confiance" à Israël et réclamait des "garanties" de M. Trump que la guerre à Gaza "finira une fois pour toutes".

L'émissaire américain Steve Witkoff (d) et le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, à l'aéroport de Teterboro, dans le New Jersey, le 13 juillet 2025 ( AFP / Brendan SMIALOWSKI )
Dans sa réponse au plan Trump, le Hamas a accepté de libérer les otages mais réclamé la fin de l'offensive israélienne et le retrait total israélien de Gaza. Il n'a pas mentionné son propre désarmement, point clé de la proposition.
M. Netanyahu a dit soutenir le plan mais a souligné que son armée resterait dans la majeure partie de Gaza et répété que le Hamas devait être désarmé.
- "Détruire le Hamas" -
Dans ce contexte d'expectative, le ministre israélien d'extrême droite, Itamar Ben Gvir, s'est rendu sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, provoquant l'ire du Hamas et de plusieurs pays arabes.
"Je prie seulement pour que notre Premier ministre permette une victoire totale à Gaza, afin de détruire le Hamas, avec l'aide de Dieu, et ramener les otages", a dit M. Ben Gvir, qui est hostile à tout accord avec le mouvement palestinien.
Des mois d'efforts des médiateurs -Qatar, Egypte, Etats-Unis- ont jusqu'à présent échoué à aboutir à un cessez-le-feu durable à Gaza.
Deux précédentes trêves en novembre 2023 et début 2025 avaient permis le retour d'otages ou de corps de captifs en échange de prisonniers palestiniens, avant de s'effondrer.
L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont toujours otages à Gaza dont 25 sont mortes selon l'armée.

Carte de la bande de Gaza montrant les différentes étapes du retrait progressif des troupes israéliennes, selon la carte présentée par la Maison-Blanche le 29 septembre ( AFP / Valentin RAKOVSKY )
En riposte, Israël a lancé une campagne militaire qui a dévasté le territoire palestinien, et fait selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 67.183 morts, en majorité des civils.
L'ONU a déclaré l'état de famine dans une partie de Gaza et ses enquêteurs affirment qu'Israël y commet un génocide. Des affirmations rejetées par Israël.
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