Le plus grand distributeur d'eau du Royaume-Uni, Thames Water, en grande difficulté, se retrouve à nouveau devant la justice britannique mardi pour défendre une autorisation d'endettement supplémentaire de 3 milliards de livres afin de se financer dans les mois qui viennent.

( AFP / BEN STANSALL )
La Haute Cour avait autorisé le mois dernier ce nouvel endettement pour laisser le temps à l'entreprise de se restructurer et écarter les risques d'un plan de sauvetage public potentiellement ruineux, mais cet endettement fait l'objet d'un appel examiné lors d'une audience ouverte mardi.
"Nous restons confiants dans notre plan et concentrons nos efforts sur sa mise en œuvre", a assuré un porte-parole de l'entreprise à l'AFP avant le procès.
Celui-ci doit se tenir jusqu'à jeudi, porté notamment par certains créanciers s'estimant lésés par une nouvelle ligne de crédit qu'ils jugent défavorables à l’entreprise, en raison notamment d'un taux d'intérêt trop élevé.
La compagnie croule déjà sous une montagne de dettes de près de 16 milliards de livres (19 milliards d'euros).
Si la cour d'appel valide le nouveau financement, il ne s'agira que d'une solution de transition, car l'entreprise, détenue par un consortium d'actionnaires, au premier rang desquels un fonds de pension canadien et un autre britannique, pourrait faire l'objet d'offres de rachat. Selon la presse britannique, plusieurs offres informelles circulent.
L'enjeu est de taille. Si Thames Water ne parvient pas à trouver les financements, le groupe pourrait faire appel à l'Etat, avec à la clé un sauvetage public. Une épine dans le pied du gouvernement, aux finances déjà extrêmement serrées.
Compagnie des eaux de la région de Londres, avec 16 millions de clients, soit un quart de la population britannique, Thames Water avait prévenu mi-décembre qu'elle risquait d'être à court de liquidités dès le mois de mars.
Un porte-parole de l'exécutif britannique a assuré la semaine dernière à l'AFP que "l'entreprise reste stable" et que "le gouvernement suit de près la situation".
Pour le député LibDem (centre) Charlie Maynard, qui porte l'appel avec les créanciers, un plan de sauvetage public serait une bonne solution, permettant "d'annuler une grande partie de la dette" pour "retrouver une situation financière stable".
Souffrant d'un sous-investissement dans un système d'égouts qui date, pour une grande partie, de l'époque victorienne, les compagnies des eaux britanniques, privatisées depuis 1989, sont sous le feu des critiques depuis plusieurs années à cause du déversement de quantités importantes d'eaux usées dans les cours d'eau et en mer.
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