En plus de la lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment, les Jeux de Paris 2024 posent au service de renseignement un défi majeur en matière de traque des contrefaçons, d'arnaques en ligne, de fraudes à l'hébergement ou encore de paris illicites.

( AFP / CHRISTOPHE SIMON )
Tracfin, la cellule française qui lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment, a évoqué sa "liste de courses bien dense" pour faire face aux délits financiers à quelques semaines des Jeux Olympiques, lundi 3 juin à l'occasion d'une conférence à Paris de cellules du renseignement financier de 174 pays.
"Notre mobilisation est principalement ciblée sur les sujets terroristes parce qu'on se focalise sur le principal risque, mais elle ne se limite pas à ça": "les opérations potentiellement frauduleuses susceptibles de se déployer à cette occasion (...) sont dans notre collimateur", a affirmé lundi le directeur de la cellule, Antoine Magnant.
Outre le financement du terrorisme et le blanchiment de capitaux, Tracfin concentre ses efforts entre autres sur les importations de contrefaçons, les arnaques en ligne, les fraudes à l'hébergement, les paris illicites, a égrené Tracfin lundi à des journalistes.
"Nous faisons feu de tout bois"
"On a une liste de courses bien dense et ça nous donne du travail", a concédé le patron de la cellule chargée d'identifier les circuits financiers à l'oeuvre dans ces délits et crimes financiers, en poste depuis avril. "Nous faisons feu de tout bois", a-t-il ajouté, questionné sur les mesures de prévention que Tracfin met en place envers des acteurs liés de près ou de loin aux JO, sans en dire davantage.
Interrogé en décembre sur les risques liés au terrorisme dans un contexte où les JO se tiendront en France du 26 juillet au 11 août, l'ancien procureur général près la Cour de cassation François Molins avait affirmé qu'avant les attentats de Paris en 2015 "on travaillait mal" sur les signalements émis par Tracfin, qui n'étaient pas traités "en interne" par des services spécialisés dans l'antiterrorisme.
Un protocole avait été notamment mis en place en 2015. "On avisait Tracfin de toutes les enquêtes ouvertes en matière de terrorisme, ce qui permettait de croiser les cibles et les flux, et Tracfin pouvait orienter davantage ces recherches", a rappelé M. Molins. "La menace terroriste est forte, notamment dans le contexte des Jeux olympiques mais malheureusement pas simplement", a par ailleurs dit M. Magnant lundi, reconnaissant des "partages d'informations et d'expérience avec les pays qui ont organisé des événements d'une taille et d'un enjeu comparables" aux JO.
Tracfin a reçu l'an dernier un record de 186.000 signalements, relatifs à des opérations financières suspectes.
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