"Les autorités françaises nous ont abandonnés", a déploré le représentant du secteur.
Une manifestation de viticulteurs à Cognac, le 17 septembre 2024. ( AFP / THIBAUD MORITZ )
Ils craignent une "disparition du marché chinois" pure et simple. Les producteurs de Cognac s'estiment "sacrifiée" alors que l'Union européenne a donné vendredi 4 octobre son feu vert à l'imposition de droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine , qui menace de surtaxer en retour les brandys européens.
"Nos demandes de report du vote et de solution négociée ont été ignorées. Les autorités françaises nous ont abandonnés. Nous ne comprenons pas pourquoi notre filière est ainsi sacrifiée ", déclare le Bureau national interprofessionnel du cognac (BNIC) dans un communiqué transmis à l' AFP .
La filière redoute de faire les frais de la guerre commerciale entre Bruxelles et Pékin, qui pourrait surtaxer les eaux-de-vie à base de vin importées de l'UE en riposte à la taxation des véhicules électriques chinois. "Nous espérons malgré tout que le bon sens prévaudra. Le dialogue doit se poursuivre pour parvenir à une solution négociée permettant d'éviter à nos produits une surtaxe pouvant les exclure du marché chinois", ajoute l'interprofession.
Surtaxe de 35% en moyenne
Pékin, qui avait ouvert en janvier une enquête sur les brandys européens, a annoncé fin août avoir trouvé des preuves de dumping. Le ministre chinois du Commerce excluait alors d'imposer "pour le moment" des droits de douane temporaires sur ces alcools, dont le cognac représente à lui seul 95%.
Les maisons de négoce ont cependant reçu récemment des "notifications d'intention de taxes", selon le président du BNIC, Florent Morillon. Elles pourraient être de l'ordre de "35% en moyenne" .
Pour la première fois depuis 1998, l'ensemble de la filière a manifesté mi-septembre dans les rues de Cognac pour alerter sur une possible "disparition du marché chinois". Ce dernier absorbe "un quart des exportations en valeur" du spiritueux charentais et représente jusqu'à 60% du chiffre d'affaires de "certaines maisons", selon Florent Morillon.
L'appellation cognac qui regroupe 4.400 exploitations, 120 bouilleurs de profession, 270 négociants et représente 15.000 emplois directs - 70.000 indirects en France - souffre déjà d'une chute des ventes (-22% en volume en 2023) et a drastiquement réduit la surface autorisée pour les nouvelles plantations de vignes, après plusieurs années fastes.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer