(Actualisé avec précisions sur la poursuite des affrontements)
Le président syrien par intérim Ahmed al Charaa a appelé à la paix dimanche après que des centaines de personnes ont été tuées lors des affrontements les plus meurtriers survenus dans le pays depuis la chute de Bachar al Assad.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), un organisme de surveillance de la guerre basé au Royaume-Uni, a déclaré samedi que plus de 1.000 personnes avaient été tuées au cours de deux jours de combats dans la région côtière de la Méditerranée, ce qui constitue l'un des pires épisodes de violences depuis des années dans le cadre d'un conflit civil qui dure depuis 13 ans.
"Nous devons préserver l'unité nationale et la paix intérieure, nous pouvons vivre ensemble", a déclaré dimanche Ahmed al Charaa, l'ancien chef rebelle islamiste qui a pris le pouvoir à Damas en décembre, alors que des affrontements se poursuivaient entre les forces liées aux nouveaux dirigeants et les miliciens de la minorité alaouite fidèles à l'ancien régime.
"Rassurez-vous à propos de la Syrie, ce pays a les caractéristiques nécessaires pour survivre", a déclaré Ahmed al Charaa dans une vidéo, alors qu'il s'exprimait dans une mosquée du quartier de Mazzah, à Damas, où il a passé son enfance.
"Ce qui se passe actuellement en Syrie fait partie des défis attendus."
Des sources de sécurité syriennes ont indiqué qu'au moins 200 de leurs membres avaient été tués dans des affrontements avec d'anciens militaires ayant prêté allégeance à Bachar al Assad, renversé en décembre, à la suite d'attaques coordonnées et d'embuscades survenues jeudi.
Les nouvelles autorités syriennes ont ensuite dépêché d'importants effectifs militaires dans les régions de Jableh et Baniyas, sur la côte méditerranéenne, pour tenter d'étouffer ce début d'insurrection.
Les autorités ont imputé les exécutions sommaires de dizaines de jeunes et les raids meurtriers contre des villages et des villes habités par la minorité alaouite à des milices armées indisciplinées venues aider les forces de sécurité et ciblant les partisans Bachar al Assad en raison des crimes commis dans le passé.
Les affrontements se sont poursuivis dans la nuit de samedi à dimanche dans plusieurs villes où des groupes armés ont tiré sur les forces de sécurité et tendu des embuscades sur les autoroutes menant aux principales villes côtières, a déclaré dimanche à Reuters une source de sécurité syrienne.
Une source de sécurité a ajouté que les insurgés pro-Assad intensifiaient désormais leur campagne et avaient lancé des attaques éclair contre plusieurs services publics au cours des dernières 24 heures.
Ils ont endommagé une centrale électrique et coupé l'électricité dans plusieurs zones de la province, perturbant pas ailleurs le fonctionnement d'une station de pompage d'eau et de plusieurs dépôts de carburant, selon la source.
"Ils tentent maintenant de créer le chaos, de perturber la vie et d'attaquer des installations vitales."
A Lattaquié, la police a installé de nouveaux postes de contrôle. Deux habitants ont dit que des coups de feu et des tirs d'artillerie pouvaient être entendus aux abords de la ville côtière.
Une source de sécurité a en outre déclaré que les affrontements se poursuivaient dans plusieurs zones.
Les autorités de Damas ont également envoyé des renforts dans cette zone montagneuse, où d'épaisses forêts et un terrain accidenté profitent aux combattants opposés au pouvoir, a indiqué une autre source policière.
(Reportage de Jaidaa Taha et Suleiman al-Khalidi, version française Benjamin Mallet)
1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer