La Syrie continue d'accorder un rôle central à la loi islamique dans une déclaration constitutionnelle publiée jeudi qui garantit les droits des femmes et la liberté d'expression pendant une période de transition de cinq ans, selon un résumé du texte.
Cette déclaration doit servir de base à la présidence par intérim assurée par Ahmed al Charaa, ancien chef du groupe armé islamiste sunnite Hayat Tahrir al Cham, qui a entraîné la chute de Bachar al Assad à l'issue d'une offensive éclair sur Damas en décembre.
La jurisprudence islamique sera "la principale source" de la législation syrienne, selon un résumé du texte lu lors d'une cérémonie de signature. Cette expression semble différer de celle inscrite dans la précédente Constitution, qui évoquait la charia comme "une" source principale.
"Nous avons conservé la jurisprudence islamique comme source principale de législation parmi les sources de législation", indique le résumé, lu par un membre du comité qui a rédigé la déclaration. "Cette jurisprudence est un véritable trésor qui ne doit pas être gaspillé."
Ahmed al Charaa a été confronté ces derniers jours aux violences les plus meurtrières que la Syrie ait connues depuis la chute de Bachar al Assad, avec des centaines de morts parmi les civils qui, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ont été ciblés en représailles d'attaques contre les forces de sécurité.
Le président par intérim avait nommé le comité chargé de rédiger la déclaration constitutionnelle il y a moins de deux semaines.
Le texte garantit le "droit des femmes à l'éducation et à la participation au travail", ainsi que "des droits politiques", tout en prévoyant "la liberté d'opinion, d'expression, des médias, de publication et de la presse", selon le résumé.
"Nous espérons que ce sera un bon départ pour le peuple syrien sur la voie de la construction et du développement", a déclaré Ahmed al Charaa lors de la cérémonie de signature, retransmise à la télévision.
En février, il avait estimé que quatre à cinq ans seraient nécessaires pour organiser une élection présidentielle.
La précédente Constitution syrienne, entrée en vigueur en 2012, a été suspendue en janvier.
(Reportage de Maya Gebeily, Timour Azhari et Tom Perry à Beyrouth, Clauda Tanios et Tala Ramadan à Dubaï, version française Benjamin Mallet)
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