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Syrie-Au moins 13 morts dans des affrontements religieux près de Damas
information fournie par Reuters 29/04/2025 à 12:29

Au moins 13 personnes ont été tuées mardi dans une ville à majorité druze près de la capitale syrienne, Damas, lors d'affrontements déclenchés par l'enregistrement sonore présumé d'un homme de confession druze maudissant le prophète Mahomet qui provoqué la colère d'hommes armés sunnites, ont indiqué des secouristes et des sources de sécurité.

Il s'agit des dernières violences meurtrières en date liées à la religion en Syrie, où les craintes des minorités ne cessent de croître depuis qu'une coalition islamiste menée par le groupe Hayat Tahrir Al-Cham (HTC) a chassé du pouvoir l'ancien président Bachar al Assad en décembre, mettant en place ses propres gouvernement et forces de sécurité.

Ces craintes ont grandi après l'assassinat de centaines d'alaouites en mars, apparemment pour venger une attaque menée par un groupe de fidèles de l'ex-dirigeant syrien.

Selon des sources de sécurité, les affrontements ont commencé dans la nuit de lundi à mardi lorsque des hommes armés de la ville voisine de Maliha et d'autres régions majoritairement sunnites ont convergé vers Jaramana, à majorité druze, située au sud-est de Damas.

Les combats, incluant des tirs d'armes légères et moyennes, ont fait 13 morts, selon les secouristes locaux.

Parmi les morts figurent deux membres du Service de sécurité générale de la Syrie, une nouvelle force composée principalement d'anciens rebelles, selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Moustafa al Abdo.

Celui-ci a nié que des hommes armés aient attaqué la ville, affirmant que des groupes de civils irrités par l'enregistrement sonore avaient organisé une manifestation qui a été la cible de tirs de la part de Druzes.

Le ministère de l'Intérieur a déclaré dans un communiqué qu'il enquêtait sur l'origine de l'enregistrement et a appelé au calme, appelant la population à éviter toute violence ou dégradation des biens publics.

Des aînés druzes ont rencontré les forces de sécurité pour tenter d'éviter une nouvelle escalade, a indiqué une source de sécurité syrienne.

"Ce qui a été dit par quelques individus contre notre prophète ne représente qu'eux et cela est rejeté par nous et par l'ensemble de la société", a déclaré le chef religieux druze, cheikh Youssef Jarbou, appelant les deux communautés à éviter les tentatives de divisions religieuses.

La guerre qui sévit en Syrie depuis près de 14 ans a divisé le pays en plusieurs zones d'influence, les Druzes - une minorité arabe qui pratique une religion dérivée de l'islam - s'armant pour défendre leurs villes.

Les nouveaux dirigeants islamistes de Damas ont exigé de contrôler l'ensemble des armes du pays, mais les combattants druzes ont résisté en affirmant que Damas n'assurait pas leur protection contre des groupes hostiles.

Les dirigeants de la communauté ont reproché au gouvernement de ne pas avoir empêché l'attaque de mardi et l'ont averti qu'il porterait la responsabilité de toute répercussion future.

"Les autorités sont responsables du maintien de la sécurité", a déclaré à Reuters Rabei Munzir, un militant druze de Jaramana.

Israël, pays voisin, s'est dit prêt à intervenir en Syrie pour protéger les Druzes, également présents par milliers sur son territoire et sur le plateau du Golan, qu'il occupe depuis qu'il l'a repris à la Syrie lors de la guerre des Six Jours, en 1967.

(Reportage Kinda Makieh et Firas Makdesi, rédigé par Suleiman Al-Khalidi, version française Benjamin Mallet, édité par Kate Entringer)

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