
( AFP / FABRICE COFFRINI )
L'inflation en Suisse est restée stable en septembre, se maintenant à 0,2% sur un an pour le troisième mois d'affilée, a annoncé jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Durant le mois écoulé, les prix des produits fabriqués en Suisse ont augmenté de 0,6% par rapport au même mois de septembre 2024 tandis que les prix des produits importés ont fléchi de 0,9%, les produits pétroliers reculant de 4,9%, selon les relevés de l'OFS.
En variation mensuelle, les prix à la consommation ont reculé de 0,2% par rapport au mois d'août, en raison notamment d'une diminution des prix dans l'hôtellerie et para-hôtellerie ainsi que dans les forfaits de voyages et les transports aériens, a détaillé l'OFS dans un communiqué.
En Suisse, l'inflation se situe à des niveaux très faibles. En mai, elle était même tombé en terrain négatif, les prix reculant de 0,1% en glissement annuel, ce qui avait fait craindre que la banque centrale ne renoue avec les taux d'intérêts négatifs, autour desquels s'était articulée sa politique monétaire de 2015 à 2022.
Cet instrument avait permis de lutter contre la surévaluation du franc suisse, une des grandes valeurs refuge comme le yen japonais, l'or ou les emprunts, qui peut connaître des poussées de fièvre lors des périodes d'incertitude sur les marchés, au détriment des entreprises exportatrices suisses.
Mais ces taux négatifs ont aussi laissé un mauvais souvenir à d'autres secteurs économiquse, notamment aux banques qui voyaient leurs marges d'intérêts compressées, aux caisses de retraite avec la pression sur les rendements obligataires, ou encore aux gros épargnants, qui se voyaient appliquer des frais sur leurs dépôts. Ces taux négatifs s'étaient également vu reprocher de contribuer à la surchauffe du marché immobilier.
En juin, l'inflation s'était toutefois légèrement redressée, à +0,1% sur un an, puis était remontée à +0,2% en juillet et août, desserrant l'étau sur la Banque nationale suisse (BNS).
En septembre, la BNS a donc pu maintenir son taux d'intérêt directeur à 0%, son président, Martin Schlegel, expliquant que la barre est élevée pour revenir aux taux négatifs, compte tenu de leurs effets secondaires indésirables.
Adrian Prettejohn, économiste de Capital Economics, s'attend toutefois à ce que la BNS finisse par "re-franchir le Rubicon" au vu de la faiblesse de l'inflation.
D'après ses projections, il est probable que l'inflation retombe "prochainement" à zéro, ce qui finira "par persuader" la banque centrale suisse de revenir aux taux d'intérêt négatifs. Dans une note de marché, il dit s'attendre à ce que la BNS franchisse le pas mi-2026.
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