Cet accord avait été mis en doute par le président Trump courant juin. Il a finalement été considéré compatible avec la doctrine "America First" de l'administration en place.
Un sous-marin américain de classe Virginia, à Rockingham (Australie), en février 2025 ( POOL / COLIN MURTY )
Par la voix du Pentagone, les Etats-Unis réaffirmé jeudi 4 décembre l'engagement de Washington dans le pacte militaire Aukus conclu avec Londres et Canberra au détriment de la France, qui prévoit notamment la vente à l'Australie de trois sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire.
Ce pacte avait été signé par Washington en 2021, sous l'administration de Joe Biden, avec le Royaume-Uni et l'Australie afin de chercher à juguler l'influence de la Chine dans le Pacifique. L'administration du président Donald Trump a toutefois demandé en juin un réexamen de l'accord, déclenchant des inquiétudes côté australien.
Au terme de cinq mois d'examen, le Pentagone a conclu que le pacte était "en accord avec la politique 'Amérique d'abord' du président Trump", a déclaré jeudi le porte-parole du Pentagone Sean Parnell dans un communiqué. "Conformément aux directives du président Trump selon lesquelles Aukus doit progresser +à plein régime+, le passage en revue a identifié des opportunités pour placer Aukus sur les bases les plus solides possibles", a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.
Selon Joe Courtney, élu du Connecticut particulièrement impliqué dans ce dossier, l'examen a permis de vérifier que "ce plan s'accorde avec la défense des intérêts de notre pays en termes de sécurité nationale". "Il est important de noter que l'accord Aukus de 2021 a survécu à trois changements de gouvernement dans les trois pays et reste toujours solide", a-t-il souligné dans un communiqué.
Le projet présente toutefois de grand défis techniques. Le ministre américain de la Défense Pete Hegseth a reconnu un "fossé" entre les capacités de production actuelles et celles requises pour mener à bien et à temps la construction, aux Etats-Unis, des sous-marins. "La vente de trois sous-marins de classe Virginia à partir de 2032" n'est toutefois pas remise en question, estime Joe Courtney, pour qui le Congrès va soutenir les chantiers navals américains chargés de la construction.
Crise Paris/Canberra, coup dur pour Naval Group
Côté australien, le ministre de l'Industrie de la défense, Pat Conroy, s'est déclaré vendredi satisfait des conclusions américaines. L'Australie suivra "ses conclusions et ses recommandations pour améliorer encore davantage Aukus", a-t-il assuré, relevant qu'il appartenait à Washington de décider de publier ou pas le document.
L'annonce de ce pacte en 2021 avait été vécue à Paris comme un coup de poignard dans le dos car il avait vu Canberra annuler brutalement un mégacontrat avec la France pour des sous-marins conventionnels. Celui-ci portait sur la construction de 12 sous-marins conventionnels français qui auraient été construits en Australie. Aukus prévoit, en plus de la livraison des sous-marins nucléaires d'attaque de classe Virginia, la fourniture à partir de 2040 d'une flotte de sous-marins furtifs également à propulsion nucléaire, pour un coût total d'environ 235 milliards de dollars sur 30 ans. Le contrat annulé aux dépens du français Naval Group aurait coûté quatre fois moins cher.
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer