( AFP / CHRIS DELMAS )
Le géant japonais du divertissement Sony a vu son bénéfice net bondir de 69% au deuxième trimestre de son exercice décalé, principalement grâce à ses activités dans le jeu vidéo, les capteurs d'images et la musique, mais a laissé ses prévisions quasi inchangées vendredi.
Entre juillet et septembre, le résultat net du groupe a grimpé à 338,5 milliards de yens (2,1 milliards d'euros) et son bénéfice opérationnel a décollé de 73%, a-t-il détaillé dans un communiqué.
Le chiffre d'affaires de Sony, également aidé par des ventes solides dans le streaming musical, a progressé de 2,8% sur la période.
Le fabricant de la PlayStation 5 cherche à réduire sa dépendance aux performances de sa console sortie il y a quatre ans. Il n'en a pas moins bénéficié sur ce segment, entre juillet et septembre, d'une hausse des ventes de jeux et des abonnements à ses services en ligne.
Et il se montre toujours optimiste sur les ventes de jeux créés par des éditeurs tiers, qui devraient selon lui compenser le déclin des titres développés dans ses propres studios, où il a réalisé des coupes d'effectifs sur fond de ralentissement de croissance pour l'ensemble de l'industrie.
Sony avait ainsi annoncé fin octobre la fermeture de deux studios, dont Firewalk, à l'origine du jeu de tir "Concord" retiré à peine deux semaines après son lancement à cause de faibles ventes.
Et le développeur et éditeur américain Bungie (créateur de "Halo" et "Destiny"), racheté par le groupe en 2022, avait communiqué cet été la suppression de 220 postes, soit 17% de ses effectifs. La branche PlayStation du géant japonais a aussi expliqué en février vouloir licencier 900 personnes.
- Console "haut de gamme" -
Sony maintient son objectif de vendre 18 millions de consoles sur l'ensemble de l'exercice qui se terminera fin mars prochain, après en avoir écoulé 6,2 millions sur le premier semestre.
Les ventes de la PlayStation pourraient ainsi bénéficier de titres à succès sortis ces dernières semaines comme le jeu de plate-formes "Astro Bot" et le blockbuster chinois "Black Myth: Wukong", écoulé à plus de 10 millions d'exemplaires en trois jours seulement.
Le géant nippon a par ailleurs lancé jeudi la PlayStation 5 Pro, version plus puissante de sa console phare, a un prix cependant prohibitif pour beaucoup de joueurs --800 euros en France--, ce qui "représente un défi d'un point de vue marketing", a souligné Junya Ayada dans une récente note de JP Morgan.
Cette console "plutôt haut de gamme" s'adresse d'avantage "aux utilisateurs les plus accros" (harcore)", a convenu Hiroki Totoki, le directeur opérationnel et financier de Sony, lors d'une conférence de presse.
Cette version premium et musclée pourrait cependant trouver son public en séduisant les dizaines de millions d'utilisateurs de la PS4 (sortie en 2013) n'ayant pas encore fait le saut vers la nouvelle génération, pense Junya Ayada.
Le groupe nippon reste prudent pour l'avenir, ne relevant que sa prévision de ventes sur l'ensemble de son exercice 2024/25, et dans des proportions modestes (il table désormais sur un recul de 2,4% sur un an contre 3,2% jusque-là).
Il s'attend notamment à un repli de ses revenus dans les capteurs d'images pour smartphones sur fond de demande en berne: "on dit que le marché se redresse mais c'est très lent", a commenté M. Totoki.
Le groupe prévoit aussi des revenus en baisse dans le cinéma, notamment à cause de taux de change défavorables, et à un recul de ses ventes de capteurs d'images.
Il prévoit toujours un bénéfice net annuel de 980 milliards de yens (5,9 milliards d'euros, +1% sur un an) et un résultat opérationnel en hausse de 8,4%.
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