Selon le ministère des Transports, 29 accidents liés à ces airbags de la marque Takata ont été recensés en France, provoquant 11 décès en Outre-mer et un en métropole. La situation est particulièrement critique en Guadeloupe, en raison des conditions climatiques chaudes et humides, qui augmentent le risque d'explosion.

(illustration) ( AFP / SEBASTIEN BOZON )
Les conducteurs de "plusieurs milliers" de véhicules équipés d'airbags défectueux sont toujours exposés à des risques d'explosions, poussant le ministre des Outre-mer à lancer l'alerte. Dimanche 16 mars, Manuel Valls a exhorté constructeurs automobiles et services techniques à "agir", estimant que "plusieurs milliers" de voitures roulaient encore en Guadeloupe avec des airbags défaillants de marque Takata.
"Je lance un avertissement sans frais aux constructeurs et à l’ensemble de la chaîne, je pense notamment au contrôle technique", a déclaré devant la presse Manuel Valls, en visite en Guadeloupe, à l'issue d'une rencontre avec des victimes de ces airbags défectueux.
"Il y a plusieurs milliers, sinon plusieurs dizaines de milliers de voitures qui, en Guadeloupe, continuent de rouler et représentent un danger", a poursuivi le ministre, invoquant l'"urgence absolue" de les remplacer. "Chacun est placé devant ses responsabilités, constructeurs et services techniques. Chacun doit maintenant agir", a estimé Manuel Valls.
Le scandale des airbags du fabricant japonais Takata — qui a depuis fait faillite — secoue le secteur de l'automobile depuis 2014: à cause d'un gaz qui vieillit mal dans les climats chauds et humides, comme en Guadeloupe, ils risquent d'exploser en projetant des pièces sur les conducteurs. De nombreux véhicules construits entre 1998 et 2019 sont équipés de ces airbags pouvant occasionner des blessures graves voire mortelles au conducteur et au passager avant. Les véhicules circulant dans les départements et régions d’outre-mer sont plus exposés à ce risque mais les véhicules circulant en métropole peuvent également être concernés, indiquent les autorités
Réparation simple mais la file s'allonge chez certains garagistes
"C’est la première fois que l’État nous reconnaît en tant que victime", a réagi Bruno Guérin, dont le fils de 26 ans, Tristan, a été mortellement touché par une pièce d'airbag Takata lors d'un accident en mai 2023.
Président de l'association de victimes ADVAirBag, il espère désormais "obtenir une commission d’enquête parlementaire". "Il y en a plein (d’automobilistes, ndlr) qui sont encore pas forcément au courant, il faut que ça cesse" a averti Raïssa Lancrerot, qui a subi "deux greffes" après avoir été gravement touchée au visage en 2021.
"Nous allons voir comment on peut beaucoup mieux communiquer, alerter, toucher plus directement les personnes au-delà des campagnes de communication," a déclaré pour sa part Manuel Valls, rappelant la mission d'inspection lancée par le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot. Maître Charles-Henri Coppet, qui accompagne des victimes et familles de victimes dans plusieurs territoires ultramarins, a salué "un échange très constructif". "Je pense que Manuel Valls a compris la détresse des Guadeloupéens et qu’il va faire en sorte que des moyens autres soient donnés pour l’encadrement des constructeurs (...), des automobilistes et des concessionnaires" a ajouté l'avocat.
En France, 29 accidents liés à ces airbags ont été recensés, provoquant 11 décès en Outre-mer et un en métropole, selon le ministère des Transports. Mais d'après le cabinet Coppet, rien qu'en Guadeloupe, des explosions d’airbags défectueux sont soupçonnées d’avoir fait "10 morts et 14 blessés". Après de nombreuses plaintes déposées, tous les dossiers de Guadeloupe ont été centralisés au parquet de Pointe-à-Pitre et sont désormais traités par une seule juge d'instruction.
Quelle procédure à suivre?
Les airbags Takata ont été montés sur de très nombreuses marques et modèles. Si votre véhicule a été construit entre 1998 et 2019 : vérifiez vos courriers ou contactez le constructeur.
Si vous êtes concerné, contactez au plus vite un réparateur/garagiste de la marque de votre véhicule pour effectuer le changement d’airbags.
Le remplacement des airbags est gratuit, pris en charge à 100 % par le constructeur de votre véhicule. Si cette réparation est supposée ne pas prendre "pas plus d'une demi-heure", l'afflux de véhicules crée un goulot d'étranglement chez de nombreux garagistes, contraints de rallonger leurs délais pour les prises de rendez-vous.
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