
Les sauveteurs à Hualien, à Taïwan, mènent une course contre la montre le 25 septembre 2025 pour localiser des dizaines de personnes toujours portées disparues à la suite de la rupture d'un barrage provoqué par le super typhon Ragasa ( AFP / I-Hwa Cheng )
Les sauveteurs ont extrait jeudi un homme âgé de plus de 90 ans de sa maison inondée dans l'est de Taïwan, où il était coincé depuis trois jours après la rupture d'un barrage causée par les pluies torrentielles du super typhon Ragasa.
Les correspondants de l'AFP ont assisté au sauvetage à Hualien, où des rues entières ont été ensevelies sous une épaisse couche de boue, le niveau des eaux ayant parfois atteint la hauteur d'un immeuble de deux étages.
Au moins 14 personnes ont été tuées dans la catastrophe de mardi, 22 sont toujours portées disparues et 54 ont été blessées, a déclaré jeudi l'Agence nationale des pompiers.
Les sauveteurs, vêtus d'uniformes maculés de boue, ont sorti l'homme sur une civière, l'un d'eux tenant une veste devant son visage pour le protéger des rayons du soleil.

Un panneau routier indiquant Guangfu est enfoncé dans la boue le 25 septembre 2025 après la rupture d'un barrage à Hualien, suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues lorsque le super typhon Ragasa a frôlé Taïwan. ( AFP / I-Hwa Cheng )
Le vieil homme, dont l'identité n'a pas été dévoilée, a survécu grâce à la nourriture apportée par les secouristes, mais son état s'est dégradé à mesure que les eaux montaient, a dit Tu Jen-yi, l'un des bénévoles qui aidait les sauveteurs à se repérer dans la zone.
En se frayant un chemin à travers les débris, M. Tu a trouvé la zone méconnaissable. "On ne reconnaît même plus à quoi ressemble cet endroit", a-t-il résumé, se tenant devant une rue submergée.
- "Cinq mètres de boue" -
La complexité des opérations de sauvetage est aggravée par l'afflux continu d'eau dans la ville, plus prononcé dans les zones basses telles que la rue Fozu, près de l'endroit où l'homme a été secouru.
"La plupart des personnes disparues viennent de la rue (Fozu) et des ruelles avoisinantes", a expliqué à l'AFP Chien Wan-yao, directeur général adjoint de l'Agence nationale des pompiers. "Le niveau de l'eau continue d'y monter".
"Le lac du barrage continue de déborder, raison pour laquelle le gouvernement n'a pas levé l'alerte", a précisé Liu Chung-hsien, responsable de l'Agence pour le développement rural et la conservation des sols et de l'eau.

Une image aérienne montre les eaux de crue recouvrant certaines parties de la commune de Guangfu le 25 septembre 2025 après la rupture d'un lac-barrage à Hualien, à la suite des pluies torrentielles qui se sont abattues lorsque le super typhon Ragasa a frôlé Taïwan ( AFP / I-Hwa Cheng )
"Il reste environ 12% de l'eau dans le lac", selon lui.
Près de 500 militaires, pompiers, garde-côtes et bénévoles ont été déployés dans la zone sinistrée, où des engins lourds sont utilisés pour déblayer les débris.
"Dans la rue Fozu, la boue atteint trois mètres de haut, seul le deuxième étage est visible", souligne un responsable des pompiers de Hualien.
"Hier, un site de gravier a été enseveli sous cinq mètres (de boue)", ajoute-t-il. "Des engins lourds sont en train de le déblayer".
- Angoissante attente -
Les proches des disparus sont de plus en plus désespérés.
"Cela fait trois jours", dit Kao Ming-tsun, 68 ans. "Nous avons signalé plusieurs fois sa disparition, mais nous n'avons toujours pas reçu de réponse. Mon frère est porté disparu et sa femme est à l'hôpital. Il doit déjà être mort, je le sais. Mais combien de temps vais-je devoir attendre?"
Chen Chun-hsien, propriétaire d'un café, attend des nouvelles de sa belle-mère: "Elle doit être trempée (...) Je l'ai vue en rêve. Elle m'a dit qu'elle avait froid".
Liu Chien-chung, 54 ans, un secouriste, décrit la sinistre réalité de son travail: "Nous regardons les pelleteuses creuser avec précaution avant de récupérer les corps". "Les retrouver... c'est juste une question de chance", souffle-t-il.
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