Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a reculé de 0,1% en octobre, après une première baisse de 0,1% en septembre, essentiellement en raison d'un repli de la production, a annoncé vendredi l'Office national des statistiques (ONS).
La ministre des Finances britannique, Rachel Reeves, en novembre 2024 ( POOL / ISABEL INFANTES )
"Le tableau n'est pas très joli", a commenté Lindsay James, de Quilter Investors, pour qui le Royaume-Uni est "au bord de la récession".
Ce nouveau recul s'explique selon elle par "les messages" autour de "décisions difficiles" délivrés par les travaillistes au cours du mois d'octobre, avant la présentation de leur premier budget depuis leur retour au pouvoir.
Les consommateurs ont ainsi été poussés "à faire une pause dans leurs dépenses en attendant plus de détails sur les plans du gouvernement", explique-t-elle.
La ministre des Finances Rachel Reeves a finalement présenté un budget fait de lourdes hausses d'impôts, notamment pour les entreprises, et d'emprunts exceptionnels destinés à investir.
"Bien que les chiffres de ce mois-ci soient décevants, nous avons mis en place des politiques visant à assurer une croissance économique à long terme", a-t-elle réagi vendredi dans un communiqué.
Yael Selfin, économiste chez KPMG, estime que le quatrième trimestre dans son ensemble "pourrait être marqué par un ralentissement de la croissance, les entreprises devant faire face à l'augmentation de la charge fiscale annoncée dans le budget ainsi qu'à la montée des incertitudes géopolitiques", avec les conflits au Proche-Orient et en Ukraine, ainsi que l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.
"Néanmoins, nous nous attendons à ce que l'augmentation des dépenses publiques stimule la croissance du PIB l'année prochaine", ajoute-t-il.
Dans ce contexte de croissance en berne, la Banque d'Angleterre va devoir décider le 19 décembre de maintenir ou non ses taux d'intérêt, actuellement à 4,75%.
Pour Mme James, un maintien est "de plus en plus probable".
"Les perspectives d'inflation au Royaume-Uni restent incertaines, mais comme la croissance reste faible et que des signes indiquent que l'inflation des salaires sera nettement plus faible au cours de l'année à venir, la Banque pourrait revenir à des réductions au cours de l'année prochaine", estime-t-elle.
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