
L'illustration montre des billets de banque en livres sterling
(Coquille dans le titre)
par William Schomberg et Suban Abdulla
Les prix à la consommation en Grande-Bretagne ont progressé de 3,8% sur un an en septembre, montrent les données publiées mercredi par l'Office national de la statistique (ONS), une hausse identique à celle d'août et inférieure aux prévisions, ce qui pourrait ouvrir la voie à une baisse des taux d'intérêt de la Banque d'Angleterre (BoE) cette année.
Les économistes interrogés par Reuters tablaient plutôt sur une accélération à 4%, alors que l'inflation britannique reste la plus élevée parmi les principales économies mondiales.
L'inflation dans le secteur des services, suivie de près par la banque centrale comme indicateur des pressions sous-jacentes sur les prix, reste quant à elle à 4,7% en septembre, également en dessous des prévisions d'une accélération à 4,9%.
Les investisseurs ont augmenté leurs paris sur une éventuelle réduction des coûts d'emprunt au Royaume-Uni après la publication de ces données, estimant à 75% la probabilité que la BoE abaisse ses taux lors de sa réunion de décembre, contre 46% auparavant.
"Dans l'ensemble, le problème d'inflation au Royaume-Uni semble légèrement moins grave aujourd'hui qu'il y a quelques semaines", a déclaré Luke Bartholomew, chef économiste adjoint chez Aberdeen.
Ellie Henderson, analyste chez Investec, affirme même que la hausse de l'inflation britannique, qui durait depuis un an, semble avoir atteint son pic.
"Un taux d'inflation global de 3,8% reste préoccupant pour la Banque d'Angleterre, car il est presque deux fois supérieur à son objectif de 2%. Nous pensons toutefois qu'il s'agit là d'un pic", a-t-elle déclaré.
La livre sterling recule de 0,31% face au dollar vers 09h10 GMT et le Gilt britannique à 10 ans abandonne plus de 7 points de base à 4,406%, tandis que ses homologues de la zone euro sont plus stables à la même heure.
REEVES SE DIT INSATISFAITE
L'inflation britannique sera toutefois la plus élevée parmi les économies du G7 en 2025 et 2026, a déclaré le Fonds monétaire international (FMI) la semaine dernière, ce qui pourrait entraver les progrès de la banque centrale dans la réduction des taux d'intérêt pour soutenir une économie morose.
La forte inflation britannique a déjà alourdi le coût de la dette publique à un moment où d'autres dépenses publiques sont en hausse et alors que la ministre des Finances, Rachel Reeves, doit présenter son projet de budget fin novembre.
Peu après la publication des données mercredi, la chancelière de l'Échiquier s'est déclarée insatisfaite et a laissé entendre qu'elle préparait des mesures dans son budget pour aider à réduire le coût de la vie.
"Depuis trop longtemps, notre économie semble bloquée, les gens ayant l'impression de donner plus et de recevoir moins", a-t-elle déclaré dans un communiqué.
"Cela doit changer. Nous tous, au sein du gouvernement, avons la responsabilité d'aider la Banque d'Angleterre à réduire l'inflation. Je suis déterminée à faire en sorte que nous soutenions les personnes qui ont du mal à faire face à la hausse des factures et au coût de la vie", a-t-elle ajouté.
La BoE a précédemment déclaré s'attendre à ce que l'inflation s'affaiblisse progressivement, mais qu'elle n'atteindrait sa cible de de 2% qu'entre avril et juin 2027.
(Rédigé par William Schomberg ; version française Diana Mandia ; édité par Augustin Turpin)
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