Le produit intérieur brut (PIB) du Royaume-Uni a progressé de 0,5% en février, davantage qu'attendu, rare bonne nouvelle économique pour le gouvernement travailliste en mal de croissance, mais les perspectives sont assombries par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / DREW ANGERER )
L'Office national des statistiques (ONS) dit avoir constaté en février de la "croissance dans tous les principaux secteurs", dans son rapport statistique mensuel publié vendredi.
Le consensus des analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablait sur une hausse plus modeste de 0,1%.
"Ces chiffres de croissance sont encourageants, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers", a réagi dans un communiqué la ministre britannique des Finances Rachel Reeves.
"Le monde a changé, et nous en avons été témoins ces dernières semaines", a-t-elle ajouté, rappelant que le gouvernement britannique cherche à négocier un accord avec Washington pour tenter d'adoucir les droits de douane appliqués au Royaume-Uni.
Londres s'est vu imposer la semaine dernière des droits de douane réciproques de 10%, le niveau le plus faible annoncé par Donald Trump, notamment en comparaison de l'Union européenne (20%), mais l'industrie automobile, ou encore l'acier et l'aluminium, sont visés par des taxes spécifiques de 25%.
Malgré la progression du PIB en février, ces nouvelles taxes "risquent de freiner les progrès" de l'économie dans les mois qui viennent, prévient Yael Selfin, analyste chez KPMG.
"La situation mondiale est incroyablement volatile pour une économie (britannique) très fragile", abonde Marcus Brookes, chez Quilter Investors. "Le Royaume-Uni se trouve dans une position quelque peu précaire, pris entre les feux croisés de la politique économique en constante évolution des États-Unis."
Le gouvernement travailliste du Premier ministre Keir Starmer a fait de la croissance sa priorité, mais celle-ci peine à décoller depuis son élection en juillet.
L'organisme public de prévision budgétaire, l'OBR, a fortement dégradé fin mars son estimation de la croissance en 2025, à 1%, une baisse significative par rapport aux 2% anticipés précédemment.
Faute de croissance et confrontée à des finances publiques qui se sont considérablement resserrées, Mme Reeves a été contrainte d'annoncer fin mars des milliards de livres d'économies très controversées, ciblant notamment les aides sociales.
L'ONS a aussi légèrement révisé à la hausse vendredi le chiffre de la croissance pour janvier: initialement estimé en léger recul (-0,1%) le PIB a finalement stagné lors du premier mois de l'année, indique l'institut statistique.
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