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Refroidir la terre en modifiant le rayonnement solaire : l'Académie des sciences appelle à interdire tout projet de géoingénierie
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/10/2025 à 14:40

La technique la plus aisément déployable consiste à injecter des aérosols réfléchissants, notamment des particules de soufre, dans la stratosphère.

L'Institut de France, qui abrite notamment l'Académie des sciences. ( AFP / LOIC VENANCE )

L'Institut de France, qui abrite notamment l'Académie des sciences. ( AFP / LOIC VENANCE )

Chercher à lutter contre le réchauffement de la planète en modifiant le rayonnement solaire entraînera une forte "probabilité d'un chaos climatique incontrôlable", a prévenu jeudi 2 octobre l'Académie des sciences, qui appelle dans un rapport à l'adoption d'un accord international bannissant toute initiative "publique ou privée" en ce sens.

"Les méthodes de modification du rayonnement solaire pourraient, en théorie, permettre de refroidir la Terre à court terme, mais au prix de risques considérables à long terme si la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère restait élevée", soulignent les académiciens.

L'échec de l'humanité à réduire suffisamment ses émissions de gaz à effet de serre à l'origine du réchauffement climatique relance l'intérêt pour la géoingénierie solaire, en particulier pour la technique la plus aisément déployable, qui consiste à injecter des aérosols réfléchissants, notamment des particules de soufre, dans la stratosphère.

L'Académie des sciences met en garde contre les nombreuses incertitudes de cette méthode, sur la santé humaine ou sur les régimes de précipitation . Mais le principal risque de cette technique est celui qui surviendrait en cas d'interruption brutale des injections d'aérosol.

Cela "entraînerait inévitablement un rattrapage climatique, appelé choc terminal, caractérisé par un réchauffement global extrêmement rapide" ainsi que "des changements climatiques rapides et inégaux selon les régions, bien trop soudains pour que les sociétés humaines et les écosystèmes aient le temps de s'y adapter", souligne l'Académie.

"Un chaos climatique incontrôlable"

Dans cette optique, "la probabilité d'un chaos climatique incontrôlable est très élevée", ajoutent-ils et "les bénéfices potentiels" d'une telle technique "ne compenseraient pas les conséquences négatives probables, tant à l'échelle locale que globale".

Le rapport plaide ainsi pour un accord international interdisant toute initiative de géoingénierie solaire.

Malgré cette ferme mise en garde, les académiciens ne ferment pas complètement la porte à certaines formes de géoingénierie. "Si on veut atteindre les objectifs climatiques, on va avoir besoin d'émissions négatives" , explique à l'AFP l'académicien Laurent Bopp, coauteur du rapport. "Car on n'a pas été capables de baisser nos émissions assez vite pour se conformer aux objectifs de l'Accord de Paris", souligne le climatologue.

Le rapport recommande ainsi de soutenir la recherche sur le stockage de CO2 dans la biomasse vivante terrestre et les sols (forêts, prairies permanentes, etc.), sur le piégeage de carbone par les océans (restauration des écosystèmes, alcalinisation de l'océan), mais aussi sur le captage direct de CO2 dans l'atmosphère.

Cependant, "la solution (au réchauffement climatique), c'est la réduction des émissions" de gaz à effet de serre, rappelle Laurent Bopp.

2 commentaires

  • 16:52

    on est pas a une idiotie près


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