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Réforme des retraites : Les Républicains en position de force
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/01/2023 à 14:12

Les Républicains détiennent, avec leurs 62 voix, la clé de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce qui permettrait au gouvernement d'éviter un recours à l'article 49.3 pour imposer réforme des retraites sans vote.

Le président des Républicains Eric Ciotti, le 11 décembre 2022, sur le plateau de TF1. ( POOL / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

Le président des Républicains Eric Ciotti, le 11 décembre 2022, sur le plateau de TF1. ( POOL / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT )

Le gouvernement présente mardi 10 janvier ses choix pour l'avenir du système de retraites , le report de l'âge légal de départ annonçant une vive opposition dans la rue et au Parlement, malgré les mesures de "justice sociale" promises. Ce report à 64 ans plutôt qu'à 65 ans devrait toutefois valoir au gouvernement le soutien indispensable des Républicains, alors que les autres oppositions et les syndicats sont vent debout.

"La réforme ne passera qu'avec le soutien de LR ou elle ne passera pas" , a par ailleurs averti vendredi le patron des députés LR Olivier Marleix après une rencontre avec la Première ministre Elisabeth Borne.

Les Républicains détiennent en effet, avec leurs 62 voix, la clé de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, ce qui permettrait au gouvernement d'éviter un recours à l'article 49.3 pour imposer le texte sans vote.

Éric Ciotti, qui traite là son premier gros dossier en tant que président du parti, a laissé entendre dimanche qu'un accord était possible, se disant dans le JDD prêt à "voter une réforme juste" au nom de la "cohérence" et de la "responsabilité".

Car les retraites sont pour LR un sujet fétiche. Presque toutes les réformes des trente dernières années ont été menées par des gouvernements de droite , depuis l'allongement des durées de cotisation à 40 ans (sous Balladur en 1993), jusqu'au report de l'âge de la retraite à 62 ans (lors de la présidence Sarkozy en 2010).

Et depuis cinq ans, le Sénat à majorité de droite vote chaque année, sans succès, un relèvement de l'âge légal à 64 ans . "J'ai l'impression que le point d'atterrissage du gouvernement sera la proposition du Sénat", s'est félicité le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau après un entretien avec la Première ministre qu'il a senti "ouverte" à plusieurs propositions de droite.

LR pose ses conditions

Le texte présenté mardi devrait proposer un report à 64 ans, et non plus à 65 comme prévu initialement - l'âge à 65 ans figurait pourtant dans le programme de Valérie Pécresse lors de la dernière présidentielle....

Conscients de leur pouvoir, Les Républicains posent d'autres conditions. Éric Ciotti a notamment demandé que la réforme puisse "s'étaler sur deux quinquennats", avec un relèvement de l'âge de départ à 63 ans en 2027 puis 64 ans en 2032.

Sur les petites retraites, l'augmentation envisagée à 1.200 euros par mois ne doit pas être "réservée aux futurs entrants mais aussi aux actuels retraités" , a affirmé Olivier Marleix. "Ce sera une des conditions de notre vote", a averti Éric Ciotti.

S'ils estiment avoir été entendus, les responsables LR n'en restent pas moins vigilants. Dans un contexte social tendu, qui rend l'atout LR précieux, certains seront-ils tentés de faire monter les enchères?

Candidat malheureux à la présidence de LR, Aurélien Pradié a plusieurs fois dit son hostilité au report de l'âge de départ. Convaincu du risque "qu'on se coupe de l'électorat populaire", le député du Lot compte rappeler trois "lignes rouges" mardi en réunion de son groupe, notamment sur les petites retraites et celles des femmes. Il faut surtout, selon lui, que "la durée de cotisation écrase l'âge légal" lorsque les 43 ans sont atteints.

Olivier Marleix a semblé aller dans ce sens vendredi, estimant qu'"à un moment, la durée doit l'emporter sur l'âge". Bruno Retailleau a lui parlé d'un "mix" entre âge et durée de cotisation.

"On n'est pas là pour défendre le gouvernement"

"On n'est pas là pour défendre le gouvernement", a fait valoir la députée LR Annie Genevard, promettant que LR ne serait pas "les supplétifs de qui que ce soit" . "Si nous sommes amenés à voter cette réforme, c'est parce qu'elle portera notre marque", a-t-elle insisté sur Public Sénat.

"Les LR de l’Assemblée sont coincés", estime un cadre de Renaissance, tandis que l'ex-LR Renaud Muselier critiquait sur Cnews Eric Ciotti et sa campagne anti-Macron pour décrocher la tête du parti. Il "se retrouve en tant que jeune président (...) à voter presque tout de suite la loi proposée par ses pires ennemis".

Le Rassemblement national a bien identifié la brèche. Les Républicains "auront-ils du courage ou vont-ils se vendre une fois de plus?" s'est interrogé le président du RN Jordan Bardella, tandis que Marine Le Pen dénonçait une "énième entente entre la macronie et LR".

3 commentaires

  • 10 janvier 16:10

    Macron et sa clique n'ont rien comprisEn repoussant l'âge de la retraite ils augmenteront le nombre de chômeurs âgés - pour rappel le taux d'emploi de séniors est inférieur à 40%. Beau tour de passe passe au lieu d'être payés par les caisses de retraite ils seront payés par l'assedic, comme ça on pourra taper sur les chômeursPlutôt que d'investir sur les jeunes on s'entête que des dogmes idiots d'âge de départ à la retraite


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