Réforme des retraites : François Bayrou soutiendrait le passage en force avec le 49.3

information fournie par Boursorama avec Media Services •19/10/2022 à 10:47

Le président du Modem a également indiqué ne pas être pour un report de l'âge de départ à la retraite à 67 ans, comme souhaité par Edouard Philippe.

François Bayrou à Craon, le 10 octobre 2022. ( AFP / Ludovic MARIN )

Des mois de tension s'annoncent pour le gouvernement : en cause, la réforme des retraites, dont le calendrier va s'accélérer. "La réforme des retraites n'est pas faite pour le bon plaisir du gouvernement, assure au micro de France Inter François Bayrou, mercredi 19 octobre. Je ne crois pas qu'on soit dans une impasse. Les Himalaya sont faits pour être gravis."

Mais pour le franchir, le président du Modem, ancien du premier gouvernement Macron, préfère prendre le téléphérique. Le ministre de l'économie, Bruno Le Maire, estime pourtant qu'employer l'article 49.3 de la constitution, permettant le passage en force au Parlement, serait une "supercherie". Une erreur pour l'actuel haut-Commissaire général au plan. "Nous n'avons pas obtenu la majorité absolue à l'Assemblée nationale. Tout texte difficile ne pouvant pas être adopté par les oppositions va entraîner le mécanisme du 49.3 , pensé par la Constitution". Pour François Bayrou, "après tout n'est pas scandaleux en quoi que ce soit, le gouvernement a les moyens de forcer l'adoption d'un texte".

Changement de braquet

Un revirement, puisqu'en 2016, lorsque le Premier ministre d'alors, Manuel Valls, avait utilisé le 49.3 pour forcer l'adoption de la loi El Khomri, François Bayrou avait estimé que cet article était "une arme du gouvernement contre sa majorité" et qu'il ne devait "intervenir qu'à la fin du débat".

Concernant la réforme en elle-même, le président du Modem est en opposition avec l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, qui soutient un âge de départ à 67 ans . "Le bon âge, c'est celui que choisit chacun des travailleurs. (...) À cet âge-là, il y a des femmes et des hommes qui sont usés, qui ne sont pas aussi valides que nécessaire. Un très grand nombre seraient alors soit en arrêt maladie, soit au chômage."