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Réforme de la loi PLM : la droite parisienne alerte François Bayrou sur l’absence de «consensus»
information fournie par Le Figaro 07/03/2025 à 14:33

Dans un courrier adressé à François Bayrou vendredi, plusieurs sénateurs et maires d’arrondissements pressent le premier ministre d’organiser une convention. La proposition de loi macroniste est attendue mercredi 12 mars en commission des lois à l’Assemblée.

Neuf sénateurs et maires d’arrondissements parisiens de droite ont envoyé une lettre au premier ministre jeudi pour lui faire part de leurs interrogations concernant le projet de modification du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille avant les municipales 2026. « Dans le contexte de grave crise internationale que nous traversons, nous ne comprenons pas l’urgence déclarée pour une telle réforme », écrivent les élus de la droite parisienne, en critiquant un texte « précipité et non concerté », à un an des scrutins municipaux. Une proposition de loi qui, selon eux, soulève de nombreuses questions au sein des différentes familles politiques, « tant sur le fond que sur la forme », précisent-ils.

Cette proposition de loi, initiée par quatre députés macronistes (Sylvain Maillard, David Amiel, Olivia Grégoire et Jean Laussucq) est soutenue par Emmanuel Macron et François Bayrou, alors que le débat en plénière à l’Assemblée aura lieu le 20 mars.

Mais dans leur courrier, les élus parisiens rebondissent sur une condition qui avait été posée par le premier ministre. « Vous-même , rappellent-ils, avez affirmé que l’adoption d’un tel texte nécessitait un consensus. Or, il apparaît clairement qu’aucun consensus n’existe, ni parmi les maires et élus des trois villes concernées, ni même au sein du Parlement ».

La lettre adressée à Matignon souligne également que les présidents des deux assemblées avaient souhaité saisir le Conseil d’État mais que le «premier auteur de la proposition de loi » s’y était opposé, « entravant ainsi un travail législatif serein et éclairé ». En conséquence, les signataires pressent François Bayrou d’organiser une « réflexion d’ensemble » plus approfondie, en prévoyant une « grande convention » ou une « mission d’information ».

En réalité, la droite parisienne considère que cette réforme signerait la mort politique des maires d’arrondissements puisqu’ils ne siégeraient plus obligatoirement au Conseil de Paris. « Nous ne sommes pas opposés sur le fond au suffrage universel direct mais on met clairement la charrue avant les bœufs car il serait préférable de réfléchir d’abord au statut de Paris avant de modifier le mode de scrutin. Or, cette proposition de loi traite seulement du mode électoral et pas du tout des compétences des maires d’arrondissement ».

Les élus fustigent également la création d’une inégalité entre les arrondissements car ils estiment que certains seront surreprésentés et d’autres sous-représentés au sein du Conseil de Paris puisque, selon eux, l’actuelle PPL ne tient plus compte du poids démographique de ces arrondissements. L’exemple choisi pour illustrer ce risque est le 15 e arrondissement, administré par le maire LR Philippe Goujon, qui compte 235.000 habitants et produit 18 conseillers de Paris. « 18 sur 163 conseillers de Paris, c’est important mais avec la réforme, ce ne sera plus assuré », prévient-on chez LR, en défendant l’importance de la juste représentativité et de la proximité. « Serait-il normal qu’un maire d’arrondissement ne soit plus obligatoirement assuré de siéger au Conseil de Paris ? », s’inquiète Agnès Evren, sénatrice de Paris et présidente de la fédération LR de Paris.

La lettre envoyée jeudi au premier ministre est signée par les sénateurs de Paris, Marie-Claire Carrère-Gée, Catherine Dumas, Agnès Evren et Francis Szpiner, ainsi que par les maires d’arrondissement Florence Berthout (Ve arrondissement), Geoffroy Boulard (XVIIe), Philippe Goujon (XVe) et Jeanne d’Hautesserre (VIIIe) et Jérémy Redler (XVIe).

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