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"Réduire" la "dette écologique" : Michel Barnier n'a pas convaincu les experts du secteur
information fournie par Boursorama avec Media Services 02/10/2024 à 09:18

Le Premier ministre Michel Barnier à l'Assemblée nationale à Paris le 1er octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

Le Premier ministre Michel Barnier à l'Assemblée nationale à Paris le 1er octobre 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )

"C'est avec déception que nous avons reçu la déclaration du Premier ministre", a notamment déploré Générations Futures.

Faire de la "réduction de la dette écologique" une "exigence". La promesse du Premier ministre Michel Barnier, qui était très attendu sur les questions environnementales, n'a pas convaincu les experts du secteur. Ces derniers réclament davantage.

Le chef du gouvernement a mentionné l'environnement dès les premières minutes de son discours mardi 1er octobre : "notre feuille de route tient en une exigence : la réduction de notre dette budgétaire et de notre dette écologique." Mais les associations environnementales restent sur leur faim. "C'est avec déception que nous avons reçu la déclaration du Premier ministre. Les termes de biodiversité et de pollution n'ont été mentionnés qu'une seule fois chacun", a regretté Générations Futures. "Si Michel Barnier à reconnu que nous devons faire plus pour lutter contre le changement climatique, il est resté muet sur les moyens financiers pour y parvenir", a dit à l'AFP le Réseau action climat (RAC), qui fédère de nombreuses associations comme le WWF, Oxfam ou France Nature Environnement (FNE).

Ces ONG avaient demandé lundi au Premier ministre de les "rassurer" sur sa volonté de remettre l'écologie au centre des priorités. "Mentionner la dette écologique ne suffit pas, il faut mettre en place un programme politique ambitieux, à la hauteur de l'enjeu", a commenté Greenpeace.

Michel Barnier veut notamment miser sur le "renforcement de nos filières de recyclage"

"Nous pouvons et nous devons faire plus pour lutter contre le changement climatique, et tous les risques qu'il entraîne, préserver la biodiversité", a déclaré Michel Barnier, qui dit croire à une "écologie de solutions". Pour lui, celle-ci passera par faire de la transition écologique "l'un des moteurs de notre politique industrielle".

Michel Barnier veut notamment miser sur la "décarbonation des usines", l'"encouragement à l'innovation" ou le "renforcement de nos filières de recyclage". Le Premier ministre veut aussi que "les travaux de planification" dans le domaine de l'énergie et du climat "reprennent immédiatement", en s'appuyant sur les textes lancés par le précédent gouvernement comme "la stratégie française énergie-climat, le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie". Ces textes, qui ont pris jusqu'à un an de retard, sont très attendus. Le Haut Conseil pour le climat (HCC) a jugé vendredi "urgentes" leurs adoptions et pressé le gouvernement de donner "une direction claire et stable".

Une "grande conférence nationale sur l'eau" devrait également être lancée

Concernant l'énergie, Michel Barnier s'est engagé à poursuivre "résolument" le développement du nucléaire et des renouvelables, avec un bémol sur les éoliennes, appelant à mesurer "tous leurs impacts". Il veut également valoriser "davantage la biomasse pour décarboner efficacement la production de chaleur et de gaz" et faire de l'outre-mer, engagé vers un objectif de 100% d'électricité renouvelable en 2030, des "laboratoires d'innovation pour le solaire et la géothermie". Une "grande conférence nationale sur l'eau" devrait également être lancée, a indiqué Michel Barnier, sans précision.

"Ce qu'on attend aujourd'hui, c'est d'avoir les moyens de mettre en oeuvre le plan eau" décidé par Emmanuel Macron, a réagi sur ce point Hervé Paul, vice-président "eau" de la FNCCR (collectivités territoriales), qui craint un retour à la case départ. Pour le RAC, ces mesures restent insuffisantes et les nouvelles contributions demandées aux grandes entreprises et aux ménages les plus aisés "doivent être allouées à la transition écologique et juste".

"La question, c'est la réduction des énergies fossiles dans le mix énergétique français"

Certaines des mesures annoncées "vont dans le sens inverse de l'accélération" de la décarbonation de la France, ajoute le collectif, citant la "révision du DPE qui va freiner les politiques de rénovation énergétique des bâtiments, une stigmatisation de l'éolien ou un pari sur de fausses solutions comme les biocarburants pour l'aviation". L'association professionnelle des énergies renouvelables dénonce la "forte tentation de faire le tri entre les 'bonnes' et les 'mauvaises' énergies" alors que "c'est évident pour tout le monde que la question, c'est la réduction des énergies fossiles dans le mix énergétique français".

Et Générations Futures "regrette" que le Premier ministre "n'ait apporté aucun développement concernant l'action de son gouvernement en matière de lutte contre l'effondrement de la biodiversité et en faveur de la protection de la santé du vivant". "Il faut maintenir a minima dans le budget 2025 le niveau de dépenses engagées dans le précédent en faveur de la transition écologique. En deçà, tous les scénarios conduisent à sacrifier l'ambition", a jugé le directeur l'Institut de l'économie pour le climat (I4CE), Benoît Leguet.

9 commentaires

  • 02 octobre 11:15

    Il y avait 1,5 milliard d'individus sur la terre en 1900. Nous étions 8 milliards en 2022. Va-t-on supprimer le réchauffement anthropique en supprimant le moteur thermique ?


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