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L'avocat Ursulet acquitté dans le procès pour le viol d'une stagiaire
information fournie par AFP 15/11/2025 à 22:19

L'avocat français Alex Ursulet s'adresse aux journalistes au tribunal de Bobigny, au nord de Paris, le 27 mai 2016 ( AFP / FRANCOIS GUILLOT )

L'avocat français Alex Ursulet s'adresse aux journalistes au tribunal de Bobigny, au nord de Paris, le 27 mai 2016 ( AFP / FRANCOIS GUILLOT )

L'avocat Alex Ursulet, figure du barreau parisien, a été acquitté samedi soir par la cour criminelle de Paris qui le jugeait pour le viol d'une stagiaire dans son cabinet en janvier 2018.

Dans ses derniers mots avant que la cour ne se retire pour délibérer, il avait répété son "innocence" avant ce verdict.

Si la cour a estimé qu'il y avait bien eu un rapport sexuel, elle a jugé que l'intention de commettre un viol n'avait pu être établie.

"C'est une décision cynique qui appelle nécessairement un nouveau procès", a commenté l'avocat de la plaignante, Thibault Laforcade, appelant de ses vœux un appel du parquet général qui peut intervenir dans un délai de dix jours.

Celui-ci semble probable au vu du réquisitoire de l'avocat général Philippe Courroye, qui avait réclamé treize ans de réclusion criminelle contre Alex Ursulet, ainsi qu'une incarcération immédiate.

Alors que son client avait toujours nié une quelconque relation d'ordre sexuel avec sa stagiaire, un de ses avocats, Luc Brossolet, a infléchi la défense de son client samedi, plaidant l'hypothèse d'une "relation malheureuse dominant-dominée dans laquelle" la plaignante serait d'abord rentrée de son plein gré. Et "plutôt deux fois qu'une si j'en crois les SMS", a poursuivi l'avocat.

Ce "jeu", certes, "n'a pas laissé indemne" la plaignante, qui a choisi d'en sortir en quittant le cabinet dès le lendemain des faits. Mais quand elle s'y est engagée, il était consenti, selon lui. Et dans ce contexte, a poursuivi Me Brossolet, rien ne pouvait indiquer à Alex Ursulet que "les pénétrations alléguées" qui s'"inscrivaient dans (cette) relation dominant/dominé", ne l'auraient pas été.

Pour condamner, il "faut une certitude à la hauteur" de la peine demandée, a demandé Me Fanny Colin. Or ici, "il existe un doute plus que raisonnable", selon elle. Alex Ursulet a été cloué "au pilori de l'infamie, pire au pilori du viol", a renchéri leur confrère Edouard Martial, dénonçant "une avalanche non pas de preuves mais de ragots".

- Réquisitions très dures -

L'avocat général Philippe Courroye avait auparavant livré un réquisitoire très dur, introduit par cet incipit lapidaire: "Il y a dans cette salle quelqu'un qui ment. Qui de la stagiaire ou du maître de stage ?". Près de trois heures plus tard, il avait désigné sans ambiguïté l'accusé: "Le mensonge, il est de ce côté de la barre".

"Il n'y a pas de complot", la jeune femme, alors âgée de 25 ans, "a bien été victime d'un viol", selon le magistrat, évoquant une "sorte de droit de cuissage" exercé par pénétration vaginale digitale, dans le huis clos du cabinet d'Alex Ursulet l'après-midi du 30 janvier 2018, après un déjeuner au restaurant où la discussion avait pris un tour sexuel du fait de l'avocat.

Alex Ursulet avait écouté la charge, tantôt soutenant d'un regard incrédule celui du magistrat, tantôt le détournant, haussant parfois des sourcils désapprobateurs ou secouant la tête. De marbre d'abord, le visage s'est marqué au fil des heures.

Pour arbitrer ce parole contre parole, Philippe Courroye avait mis en miroir un accusé qui, selon lui, avait offert à la cour ses "contradictions" et ses "incohérences" et lui avait "chanté l'air de la calomnie", et une plaignante, depuis devenue avocate, "constante dans ses déclarations".

Il avait salué sa décision de s'engager dans "le chemin de croix des victimes" en portant plainte, elle, la jeune stagiaire, face à une célébrité du barreau 35 ans plus âgé, ex-associé de Jacques Vergès, compagnon de route de la droite gaulliste, qui a accédé à la célébrité pour avoir défendu le tueur en série Guy Georges.

Philippe Courroye fustige "le sentiment d'impunité" d'un avocat à la "personnalité dominatrice", qui se pensait "protégé de la cuirasse de sa superbe". Après une période de "séduction" avant le stage, il aurait instauré une relation empreinte de "domination", avant d'engager une phase de "possession", celle du viol allégué que la plaignante avait raconté en détail jeudi, ainsi que sa sidération.

Quant au délai de plusieurs mois avant sa plainte, son explication est "d'une extrême banalité", selon le magistrat: "La crainte d'être discréditée dans la profession", "de ne pas être crue", "de se griller".

5 commentaires

  • 16:21

    Parfois notre justice sait se montrer humaniste et pardonner le delinquant ... Vice-président du tribunal judiciaire de Dijon au moment des faits , un ancien magistrat, qui avait proposé à des internautes de violer sa fille de 13 ans, a été condamné lundi à Paris à trois ans de prison avec sursis probatoire ... en voila un qui n aura pas à faire de prison ...


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