
Photo non datée publiée par l'agence de presse officielle nord-coréenne Kcna via Kns, le 29 janvier 2025, du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (c) inspectant un site de production de matières nucléaires et un laboratoire d'armes nucléaires, dans un lieu non déterminé en Corée du Nord ( KCNA VIA KNS / STR )
La Corée du Nord détient environ deux tonnes d'uranium hautement enrichi, un quantité suffisante pour produire de nombreuses bombes atomiques, a estimé jeudi le gouvernement sud-coréen, citant des experts.
"Les experts, notamment la Fédération des scientifiques américains (FAS) estiment les stocks d'uranium hautement enrichi de Pyongyang à environ 2.000 kilogrammes", a déclaré le ministre de l'Unification Chung Dong-young, soulignant qu'il est enrichi "à plus de 90%".
Une telle quantité est "suffisante pour faire un nombre énorme d'armes nucléaires", a-t-il averti.
Enrichi à un faible niveau (entre 3% à 5%), l'uranium sert à alimenter les centrales nucléaires civiles pour la production d'électricité. A un taux très élevé (90%), on parle d'un "uranium de qualité militaire" qui peut servir à fabriquer la bombe A, communément appelée bombe atomique.
A condition toutefois de disposer d'une masse critique suffisante pour déclencher la réaction en chaîne qui provoquera l'explosion.

Le processus d'enrichissement de l'uranium par centrifugeuse ( AFP / Tupac POINTU )
Selon la définition de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), il faut environ 42 kg d'uranium enrichi.
Pyongyang disposerait donc d'un stock permettant en théorie de faire près d'une cinquantaine de bombes.
A titre de comparaison, l'Iran disposait avant la guerre avec Israël en juin d'un stock estimé à 400 kg d'uranium hautement enrichi (à 60%) dont le sort demeure inconnu depuis les frappes.
- Affaire "urgente" -
"A cette heure précise, les centrifugeuses d'uranium de la Corée du Nord fonctionnent sur quatre sites," s'est alarmé le ministre sud-coréen devant des journalistes.

Photo non datée publiée par l'agence de presse officielle nord-coréenne Kcna via Kns, le 29 janvier 2025, du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un (c) inspectant un site de production de matières nucléaires et un laboratoire d'armes nucléaires, dans un lieu non déterminé en Corée du Nord ( KCNA VIA KNS / STR )
"Mettre fin au développement nucléaire de la Corée du Nord est urgent" a soutenu encore M. Chung qui estime que la seule solution réside dans un sommet entre Pyongyang et Washington et déplore l'inefficacité des sanctions internationales.
Le ministre a par ailleurs critiqué l'administration précédente, qui en désignant le Nord comme "l'ennemi principal" et en insistant d'abord sur la dénucléarisation, aurait permis aux capacités nucléaires de la Corée du Nord "de s'étendre sans limite".
Depuis son entrée en fonction en juin, Lee Jae-myung, le nouveau président sud-coréen, a dit chercher à améliorer les relations avec la Corée du Nord, une politique à l'opposé de son prédecesseur Yoon Suk Yeol.

Le président sud-coréen Lee Jae-myung lors de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, le 23 septembre 2025 ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )
Mardi dernier aux Nations unies, M. Lee a promis de s'efforcer de mettre fin au "cercle vicieux" des tensions avec le Nord, tout en promettant de ne pas chercher à provoquer un changement de régime.
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a souligné cette semaine qu'il serait ouvert à des discussions avec les Etats-Unis, à condition qu'il puisse maintenir son arsenal nucléaire.
On sait de long date que le Nord détient une quantité "significative" d'uranium hautement enrichi, matériel indispensable pour produire des ogives nucléaires, selon le ministère sud-coréen de la Défense.

Image satellite publiée par Maxar Technologies montrant une installation de traitement du complexe de recherche nucléaire de Yongbyon, le 1er septembre 2021 en Corée du Nord ( Satellite image ©2021 Maxar Technologies / - )
La Corée du Nord a effectué son premier essai nucléaire en 2006 et est soumise à une série de sanctions des Nations unies pour son programme nucléaire.
Le pays n'a jamais divulgué publiquement les détails de son installation d'enrichissement d'uranium avant septembre dernier.
Il exploite plusieurs installations d'enrichissement d'uranium, selon l'agence de renseignement sud-coréenne, notamment sur le site nucléaire de Yongbyon, que Pyongyang aurait prétendument démantelé après des négociations, puis réactivé en 2021.
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