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Privatisation du ferroviaire britannique : l'Etat reprend la main face aux constats d'échecs
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/05/2023 à 12:49

Pendant la crise du Covid, le gouvernement avait déjà pris le contrôle temporaire des lignes ferroviaires pour éviter des faillites.

Un train en gare de Lime Street, à Liverpool (illustration) ( AFP / PAUL ELLIS )

Un train en gare de Lime Street, à Liverpool (illustration) ( AFP / PAUL ELLIS )

Des services ferroviaires gérés par l'opérateur TransPennine Express, dans le nord de l'Angleterre et une partie de l'Ecosse, vont passer sous le contrôle de l'Etat après une multiplication des retards et annulations de trains, "le début de la fin" de la privatisation, selon des syndicats du secteur.

Le ministère des Transports a indiqué que le contrat de TransPennine ne serait pas renouvelé après le 28 mai. Les services qui étaient gérés par cette entreprise seront alors transférés à "un opérateur de dernier recours", géré par l'organisme d'État chargé d'assurer la continuité des services ferroviaires.

Le système ferroviaire britannique, dont l'exploitation a été privatisée au milieu des années 1990 sous le gouvernement conservateur de John Major, connaît des dysfonctionnements depuis des années, entre surcoûts, retards et inefficacité.

La décision de confier les services de TransPennine Express à un opérateur de dernier recours est "temporaire", a insisté le ministre des Transports Mark Harper et "le gouvernement a la ferme intention de le rendre au secteur privé".

Mais elle devrait au contraire "marquer le début de la fin de la privatisation du rail, qui n'a apporté que le chaos pour les passagers", assure le syndicat RMT, largement moteur dans les grèves du rail qui secouent le Royaume-Uni depuis près d'un an.

Ses adhérents font grève pour les salaires mais aussi contre des réformes voulues par le gouvernement qui lui font craindre des milliers de licenciements et une dégradation des conditions de travail.

Ils ont récemment voté une prolongation de leur mouvement, là où d'autres syndicats moins représentatifs se sont retirés de la grève en début d'année.

Le gouvernement britannique avait dévoilé il y a deux ans une réforme censée résoudre de nombreux problèmes du secteur, en mettant fin notamment à la "fragmentation" des lignes entre de trop nombreuses compagnies privées, mais sans revenir sur les privatisations.

"Annulations incessantes"

Dans un secteur directement frappé par la pandémie, le gouvernement avait décidé en 2020 de prendre temporairement le contrôle effectif des lignes ferroviaires pour éviter des faillites.

Et l'exécutif a récemment repris la main de façon plus durable sur plusieurs services: c'était notamment le cas fin 2021 pour les activités d'une compagnie desservant Londres et le sud-est de l'Angleterre, en raison d'une dette de 25 millions de livres envers le contribuable britannique.

Et l'organisme d'État chargé d'assurer la continuité des services ferroviaires avait déjà pris en charge les activités d'autres entreprises au nord-est de Londres en 2018 et dans le nord de l'Angleterre en 2020.

Le ministre Mark Harper a invoqué jeudi, à l'appui de sa décision, "des mois au cours desquels les voyageurs et les entreprises du nord ont fait les frais d'annulations incessantes" de la part de l'entreprise.

Environ un train sur six a été annulé en mars, le taux le plus élevé du Royaume-Uni.

La reprise en main par l'Etat n'est "pas une solution miracle et elle ne résoudra pas instantanément un certain nombre de problèmes", a prévenu le ministre.

La société britannique FirstGroup, maison mère de TransPennine Express, s'est dit jeudi "déçue" de la décision, "compte tenu des investissements et des améliorations que nous avons réalisés sur le service au fil des années", selon un communiqué.

Le groupe fait notamment valoir que le nombre de passagers a augmenté, passant de 14 millions en 2004, lorsqu'il a pris le contrôle du service, à plus de 29 millions avant la pandémie.

"La décision d'aujourd'hui ne change rien à notre conviction dans le rôle important des opérateurs ferroviaires privés", dans le rail britannique, a assuré dans le communiqué Graham Sutherland le directeur général de ce groupe qui dispose de plusieurs autres contrats de services ferroviaires avec le gouvernement ailleurs dans le pays.

Le syndicat des conducteurs de train Aslef, accusé jeudi par M. Harper des maux de TransPennine Express, a dénoncé des "propos trompeurs" alors qu'il faut selon l'organisation blâmer "la direction inepte de l'entreprise".

"Pour le bien de toutes les personnes concernées, TransPennine doit rester aux mains du public à long terme, ainsi que les autres compagnies ferroviaires récemment placées sous le contrôle du gouvernement", a plaidé de son côté le syndicat TSSA.

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1 commentaire

  • 12 mai 13:56

    Le problème de fond du rail c'est , mise à part quelques lignes, qu' il n'est pas rentable. En France l'on ne veut pas reconnaître le fond du problème qui demeure privé ou public. La remise en circulation de petites lignes va coûter la peau des fesses. Bien sûr cela est possible mais il faut accepter alors de payer


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