(Actualisé avec Emmanuel Macron, Ioulia Svyrydenko, Claudia Sheinbaum)
Donald Trump a dévoilé mercredi de nouveaux droits de douane dits "réciproques" d'au moins 10% sur toutes les importations aux Etats-Unis, au risque de provoquer une hausse des prix et d'engager une guerre commerciale mondiale.
Le Canada et le Mexique, deux des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, font déjà face à des droits de douane de 25% sur la plupart de leurs produits. Ce taux n'a pas été relevé mercredi.
Voici les principales réactions politiques à cette annonce à travers le monde:
EMMANUEL MACRON, PRÉSIDENT DE LA FRANCE
Le président français Emmanuel Macron a qualifié jeudi de "choc pour le commerce international" les annonces de nouveaux droits de douane par le président américain Donald Trump.
"La décision qui a été annoncée cette nuit est une décision brutale et infondée", a dit le chef de l'Etat avant une réunion à l'Elysée avec des représentants des filières économiques les plus impactées par la guerre commerciale déclenchée par les États-Unis.
"L'impact des droits de douane américains sera massif et touchera tous les secteurs", a ajouté Emmanuel Macron, précisant que les exportations vers les États-Unis représentent 1,5% du produit intérieur brut (PIB) français.
URSULA VON DER LEYEN, PRÉSIDENTE DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
"L'annonce du président Trump de tarifs douaniers universel sur le monde entier, y compris l'Union européenne est un coup dur pour l'économie mondiale."
"L'incertitude va monter en flèche et déclencher la montée d'un nouveau protectionnisme. Les conséquences seront désastreuses pour des millions de personnes dans le monde."
"Nous sommes déjà en train de finaliser un premier paquet de contre-mesures en réponse aux droits de douane pour l'acier. Et nous nous préparons maintenant à d'autres contre-mesures pour protéger nos intérêts et nos entreprises si les négociations échouent."
ANTONIO COSTA, PRÉSIDENT DU CONSEIL EUROPÉEN
"Le commerce est un puissant facteur de prospérité mondiale. L'UE restera un ardent défenseur du libre-échange. Nous allons discuter avec tous nos partenaires et continuer de renforcer et d'élargir notre réseau commercial. Il est temps de ratifier les accords avec le Mercosur et le Mexique et d'avancer avec détermination dans nos négociations avec l'Inde et d'autres partenaires clés."
FRANÇOIS BAYROU, PREMIER MINISTRE FRANÇAIS
"Cette décision est une catastrophe pour le monde de l'économie. C'est une immense difficulté pour l'Europe. Je crois que c'est aussi une catastrophe pour les États-Unis et pour les citoyens américains."
SOPHIE PRIMAS, PORTE-PAROLE DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS
"C'est un coup dur porté à l'économie mondiale. La France répond avec l'Europe, discussion puis riposte. Il faut rentrer dans un rapport de force avec le président Donald Trump. Deux ripostes [de l'UE] sont prévues, une première qui sera efficiente à peu près à la mi-avril, qui va correspondre à sa première attaque sur l'aluminium et l'acier, et un deuxième jeu de riposte qui sera probablement prêt à la fin avril sur l'ensemble des produits et des services avec des nouveaux outils.
"Le mécanisme et les produits considérés ne sont pas encore décidés. C'est une discussion qui a lieu au sein de l'UE. Les services numériques aujourd'hui ne sont pas taxés. Nous avons aujourd'hui toute une batterie d'outils et nous sommes prêts à cette querre commerciale."
" Donald Trump n'a pas de limites, il se prend pour le maître du monde. C'est une posture impérialiste qu'on avait un peu oubliée mais qui revient avec grande force."
OLAF SCHOLZ, CHANCELIER ALLEMAND
La décision de Donald Trump est "à mes yeux fondamentalement erronée. C'est une attaque contre un système commercial qui a créé de la prospérité à travers le monde".
"L'UE a le marché intérieur le plus vaste du monde avec 450 millions de consommateurs, ce qui nous donne la force de négocier avec le gouvernement américain pour éviter une guerre commerciale. Nous voulons la coopération, pas la confrontation, et nous défendrons nos intérêts. L'Europe répondra de manière unie, forte et proportionnée à cette décision."
PEDRO SANCHEZ, PREMIER MINISTRE ESPAGNOL
"L'Espagne protégera ses entreprises et ses travailleurs, et poursuivra son engagement en faveur d'un monde ouvert."
ULF KRISTERSSON, PREMIER MINISTRE SUÉDOIS
"Nous ne voulons pas d'une augmentation des barrières commerciales. Nous ne voulons pas d'une guerre commerciale (...) Nous voulons reprendre le chemin du commerce et de la coopération avec les Etats-Unis afin que nos peuples puissent profiter d'une vie meilleure."
KARIN KELLER-SUTTER, PRÉSIDENTE DE LA CONFÉDÉRATION SUISSE
"(Le Conseil fédéral) déterminera rapidement les prochaines étapes. Les intérêts économiques à long terme du pays sont d'une importance capitale. Le respect du droit international et celui du libre-échange restent des valeurs fondamentales." (message sur X)
GIORGIA MELONI, PRÉSIDENTE DU CONSEIL ITALIEN
"Nous ferons tout notre possible pour travailler à un accord avec les Etats-Unis dans le but d'éviter une guerre commerciale qui affaiblirait inévitablement l'Occident au profit d'autres acteurs mondiaux."
MICHEAL MARTIN, PREMIER MINISTRE IRLANDAIS
"La décision prise ce soir par les Etats-Unis d'imposer des droits de douane de 20% sur les importations en provenance de l'Union européenne est profondément regrettable. Je pense fermement que les droits de douane ne profitent à personne. Ma priorité, et celle du gouvernement, est de protéger les emplois irlandais et l'économie irlandaise."
MANFRED WEBER, PRÉSIDENT DU PARTI POPULAIRE EUROPÉEN (PPE)
"A nos amis américains (nous disons:) aujourd'hui n'est pas le Jour de la Libération, c'est le Jour du Ressentiment. Les droits de douane de Donald Trump ne protègent pas un commerce équitable; par peur, ils lui portent atteinte et font souffrir les deux côtés de l'Atlantique. L'Europe reste unie, prête à défendre ses intérêts, et ouverte à des discussions équitables et fermes."
JONAS GAHR STØRE, PREMIER MINISTRE NORVÉGIEN
"C'est une mauvaise nouvelle, c'est très grave. Il y a une ouverture pour des négociations, disent les Américains, et nous l'utiliserons de toutes les manières possibles."
IOULIA SVYRYDENKO, MINISTRE UKRAINIENNE DE L'ÉCONOMIE
"La situation est difficile, mais pas critique."
"Si rien ne change, les droits de douane américains frapperont principalement les petits producteurs. C'est pourquoi nous oeuvrons d'ores et déjà en vue de meilleures conditions pour l'Ukraine."
"L'Ukraine a beaucoup à offrir aux États-Unis en tant qu'allié et partenaire (économique) fiable. Nos pays bénéficieraient tous deux de droits de douane équitables."
MINISTÈRE CHINOIS DU COMMERCE
"La Chine s'oppose fermement à (cette décision) et prendra des contre-mesures pour protéger ses droits et ses intérêts."
"Il n'y a aucun vainqueur dans les guerres commerciales, et il n'y a pas d'issue au protectionnisme. La Chine appelle les Etats-Unis à lever immédiatement les droits de douane unilatéraux et à résoudre convenablement les différends avec leurs partenaires commerciaux par le dialogue et sur un pied d'égalité."
HAN DUCK-SOO, PRÉSIDENT PAR INTÉRIM DE LA CORÉE DU SUD
"Alors que la guerre commerciale internationale est devenue une réalité, le gouvernement doit investir toutes ses capacités pour surmonter la crise commerciale."
MARK CARNEY, PREMIER MINISTRE CANADIEN
"(Donald Trump) a préservé un certain nombre d'éléments importants de notre relation, de la relation commerciale entre le Canada et les Etats-Unis. Les droits de douane concernant le fentanyl restent toutefois en place, comme ceux portant sur l'acier et l'aluminium."
"Nous continuerons à nous battre contre ces droits de douanes en utilisant des contre-mesures. Nous allons protéger nos travailleurs et nous allons développer l'économie la plus forte du G7."
CLAUDIA SHEINBAUM, PRÉSIDENTE DU MEXIQUE
"L'exclusion du Mexique des droits de douane généraux imposés par les États-Unis est une bonne chose pour le pays."
"Nous avons construit une bonne relation avec les États-Unis, sur la base du dialogue et de la coopération."
"Nous continuons de discuter avec les États-Unis au sujet des droits de douane imposés au secteur automobile et à l'industrie de l'acier et de l'aluminium".
ANTHONY ALBANESE, PREMIER MINISTRE AUSTRALIEN
"Ce sont les Américains qui paieront le prix pour ces droits de douanes injustifiés. C'est pourquoi notre gouvernement ne cherchera pas à imposer des droits de douanes réciproques. Nous ne participerons pas à une guerre commerciale qui mène à des prix plus élevés et une croissance plus faible."
TODD MCCLAY, MINISTRE NÉO-ZÉLANDAIS DU COMMERCE
"Les intérêts de la Nouvelle-Zélande sont mieux servis dans un monde où le commerce est libre. La relation bilatérale entre la Nouvelle-Zélande et les Etats-Unis reste forte. Nous discuterons avec l'administration afin d'obtenir davantage de détails, et avec nos exportateurs afin de mieux comprendre l'effet que cette annonce aura."
GUSTAVO PETRO, PRÉSIDENT DE LA COLOMBIE
"Nous rendrons les importations américaines plus chère s'ils prennent nos emplois, mais nous ne relèverons pas les droits de douane si leurs produits permettent de créer de meilleurs emplois."
MINISTÈRE BRÉSILIEN DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
"Le gouvernement brésilien regrette la décision prise aujourd'hui par le gouvernement nord-américain d'imposer des droits de douane supplémentaires de 10% sur toutes les exportations brésiliennes."
"Le gouvernement brésilien étudie toutes les actions possibles pour assurer la réciprocité en matière de commerce bilatéral, notamment (la possibilité de saisir) l'Organisation mondiale du commerce, afin de défendre les intérêts nationaux légitimes."
(Compilé par les bureaux de Reuters)
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