Le tribunal correctionnel de Paris a jugé lundi Marine Le Pen coupable de détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires européens du Front national (devenu Rassemblement national, RN) et l'a condamnée à quatre ans de prison dont deux ans ferme, ainsi qu'à cinq ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
Cette peine compromet fortement une éventuelle candidature de la cheffe de file du parti d'extrême droite à l'élection présidentielle en 2027.
Voici les principales réactions politiques en France et à l'étranger:
* JORDAN BARDELLA, PRÉSIDENT DU RN, SUR X:
"Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c'est la démocratie française qui est exécutée."
* MARION MARÉCHAL, DÉPUTÉE EUROPÉENNE, SUR X :
"Depuis des décennies, le camp national et notre famille ont subi tous les coups, toutes les attaques, toutes les injustices.
Des juges se pensant au-dessus du peuple souverain, ont décidé d'exécuter dans un tribunal, celle qu'ils n'ont jamais pu faire reculer dans les urnes.
@MLP_officiel menait notre camp sur le chemin de la victoire. C'est sa seule culpabilité, c'est bien pour cela qu'elle est condamnée."
* ERIC CIOTTI, PRÉSIDENT DE L'UNION DES DROITES POUR LA RÉPUBLIQUE, DÉPUTÉ DES ALPES-MARITIMES, SUR X:
"Le destin démocratique de notre nation confisqué par une cabale judiciaire indigne. La candidate favorite à l'élection présidentielle empêchée de se présenter. Ce n'est pas un simple dysfonctionnement, c'est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner, de François Fillon à Marine Le Pen."
"J'adresse à Marine Le Pen tout mon soutien et lui témoigne mon amitié et ma confiance."
* ERIC ZEMMOUR, PRÉSIDENT DU PARTI RECONQUÊTE, SUR X
"Ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage. Je regrette que les politiciens aient donné d'eux-mêmes ce pouvoir exorbitant à la justice. Il faudra tout changer."
* LA FRANCE INSOUMISE (LFI), DANS UN COMMUNIQUÉ
"Nous notons que les faits qui sont déclarés avérés sont particulièrement graves. Ils contredisent entièrement le slogan 'tête haute, mains propres' sur lequel ce parti a longtemps cherché à prospérer.
Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit.
Quant au reste, la France insoumise n'a jamais eu comme moyen d'action d'utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement National. Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue, par la mobilisation populaire du peuple français, comme nous avons su le faire lors des élections législatives de 2024.
Nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate."
* JEAN-LUC MELENCHON, CHEF DE FILE DE LFI, SUR X
"Je m'associe pleinement à la déclaration de la coordination du mouvement insoumis. Et j'ajoute : la décision de destituer un élu devrait revenir au peuple. C'est à cela que servirait le référendum révocatoire dans une 6e République démocratique."
* LE PARTI SOCIALISTE, DANS UN COMMUNIQUÉ
"Le Parti socialiste prend acte de cette décision comme il l'aurait fait pour toute autre. Il appelle chacune et chacun à respecter l'indépendance de la Justice et l'État de droit."
* CYRIELLE CHATELAIN, PRÉSIDENTE DU GROUPE ECOLOGISTE ET SOCIAL À L'ASSEMBLÉE NATIONALE
"La loi, c'est la même pour tous ... Il n'y a aucune excuse, quand on vole l'argent des Français, on est puni. Point. Quand on est élu, on a un devoir d'exemplarité", a-t-elle déclaré devant la presse au Palais-Bourbon.
* FRANÇOIS RUFFIN, DÉPUTÉ DU GROUPE ECOLOGISTE ET SOCIAL, EX-LFI, SUR BFMTV
"Marine Le Pen et ses 20 complices ne sont pas victimes, ils sont coupables (...) d'avoir fourni des emplois fictifs à la sœur de Marine Le Pen, à la belle-sœur de Marine Le Pen, au chauffeur de Marine Le Pen, au majordome du père de Marine Le Pen, au compagnon de Marine Le Pen.
(...) Notre République réclame de la probité et de la probité sur tous les bancs (...), il nous faut une grande loi de séparation de l'État et de l'argent, une grande loi de séparation de la politique et de l'argent."
* FABIEN ROUSSEL, SECRÉTAIRE NATIONAL DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (PCF)
"La justice est la justice. 'Selon que vous serez puissant ou misérable' comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D'autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice ! Respectons la justice, donc."
* PRISCA THÉVENOT, DÉPUTÉE ENSEMBLE POUR LA RÉPUBLIQUE
"La justice est là, elle s'exprime et c'est à nous de la respecter et d'autant plus en tant que politiques", a-t-elle déclaré devant la presse depuis le Palais-Bourbon. "A partir de combien dans les sondages on estime qu'on est au-dessus des lois ?", a-t-elle déclaré devant la presse depuis le Palais-Bourbon.
* FRANÇOIS-XAVIER BELLAMY, CHEF DE FILE DU PARTI LES RÉPUBLICAINS AU PARLEMENT EUROPÉEN, SUR X
"Quoiqu'on pense du RN et de l'affaire jugée aujourd'hui, cette date restera un jour très sombre pour la démocratie française. La candidate que les sondages placent de fait en tête à l'élection présidentielle est empêchée de concourir par une décision de justice : cet événement inédit laissera des traces profondes. (...)
Refuser que l'appel de Marine Le Pen suspende le jugement, comme c'est le cas ordinairement, revient donc à une interférence majeure sur notre vie démocratique, pour des millions d'électeurs français, sans raison indubitable. (...)
J'ai débattu avec le RN dans chaque campagne que j'ai menée. Comme tout Français qui tient à la démocratie, je veux que nos désaccords soient résolus par le vote des électeurs. Et comme un élu de droite, j'espère que notre formation politique gagnera parce qu'elle aura su retrouver la confiance du pays, non parce que ses contradicteurs auront été empêchés."
* DMITRI PESKOV, PORTE-PAROLE DU KREMLIN
"De plus en plus de capitales européennes s'engagent sur la voie du non-respect des normes démocratiques. Bien sûr, nous ne souhaitons pas interférer dans les affaires intérieures de la France, nous ne l'avons jamais fait, et il s'agit des affaires intérieures de la France. Mais, de manière générale, nos observations des capitales européennes montrent qu'elles n'hésitent pas à outrepasser la démocratie dans le processus politique."
* MATTEO SALVINI, VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL DES MINISTRES ITALIEN DANS UNE DECLARATION
"Ceux qui craignent le jugement des électeurs sont souvent rassurés par la décision des tribunaux. À Paris, on a condamné Marine Le Pen et on voudrait l'exclure de la vie politique. Un film déplorable que l'on voit également dans d'autres pays, comme la Roumanie. La condamnation de Marine Le Pen est une déclaration de guerre de Bruxelles, à un moment où les pulsions belliqueuses de Von der Leyen et de Macron sont effrayantes. Nous ne nous laisserons pas intimider, nous ne nous arrêterons pas : en avant, mon ami !"
* VIKTOR ORBAN, PREMIER MINISTRE DE LA HONGRIE, SUR X
"Je suis Marine!"
* SANTIAGO ABASCAL, PRÉSIDENT DU PARTI D'EXTRÊME DROITE ESPAGNOL VOX
"Ils ne parviendront pas à faire taire la voix du peuple français."
* GEERT WILDERS, PRÉSIDENT DE LA FORMATION POPULISTE NÉERLANDAISE PARTI POUR LA LIBERTÉ (PVV), SUR X
"Je suis choqué par le verdict incroyablement dur prononcé contre @MLP_officiel. Je la soutiens et je crois en elle à 100% et j'espère qu'elle remportera l'appel et deviendra présidente de la France."
* JAIR BOLSONARO, ANCIEN PRÉSIDENT DU BRÉSIL, À REUTERS
La condamnation de Marine Le Pen est le résultat d'un "activisme judiciaire de gauche" du même type que celui auquel l'ex-chef d'Etat dit avoir été confronté au Brésil, a-t-il déclaré.
(Rédaction de Paris, compilé par Blandine Hénault et Benjamin Mallet)
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