Présidentielle 2027 : Laurent Wauquiez se prépare pour "conduire" la droite "vers un grand succès collectif"

information fournie par Boursorama avec Media Services •02/10/2023 à 09:14

Le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes est revenu sur le devant de la scène, dimanche à Valence (Drôme), devant les jeunes Républicains, sans cacher son ambition, avec une ligne très à droite. Il a aussi justifié son retrait médiatique.

Laurent Wauquiez et Éric Ciotti, le 27 août au Cannet (Alpes-Maritimes). ( AFP / NICOLAS TUCAT )

"Ne vous y trompez pas (...) Je vais consacrer toute mon énergie : vous conduire à nouveau vers un grand succès collectif" en 2027 . Laurent Wauquiez fait un pas en avant pour sa candidature à l'Élysée. "J’ai mesuré ce qu’il en coûte de sérénité et de détermination pour déverrouiller la République française. Et aujourd’hui, j’y suis prêt", assure le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Dans un discours d'une quarantaine de minutes, interrompu par des cris "Wauquiez président !", il n'a pas explicitement annoncé sa candidature, mais laissé clairement entendre qu'il s'y préparait.

"Certains se demandent pourquoi je ne monopolise pas les micros"

Laurent Wauquiez a été critiqué pour sa discrétion sur la scène nationale : taxé cet été de "petit bras" par Nicolas Sarkozy, blâmé au sein même de son parti pour son mutisme lors de la réforme des retraites... Il s'est donc employé, dimanche, à rassurer les 500 personnes réunies au Forum des jeunes Les Républicains. L'ancien patron du parti s'est efforcé d'expliquer sa stratégie, parfois incomprise par les militants, de rester en retrait de la politique nationale, malgré la pression d'autres candidats potentiels comme le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ou l'ex-Premier ministre Édouard Philippe.

Au sein même de LR, le président de l'influente Association des maires de France (AMF) David Lisnard prépare aussi le terrain. Il inaugure la semaine prochaine le siège parisien de son mouvement "Nouvelle énergie". "Certains se demandent pourquoi je ne monopolise pas les micros (...) pourquoi je refuse de reproduire les schémas politiques qui ont conduit notre pays sur la pente du déclin depuis 40 ans", a relevé Laurent Wauquiez. Il insiste sur le besoin de "prendre un autre chemin". "Si nous préparons cette élection comme les autres, nous la perdrons comme les autres".

"Gaspillage de l'argent public", "assistanat", immigration

Un discours "d'espérance", salué par le patron de LR Éric Ciotti. Ce dernier avait réitéré son soutien à la candidature de Laurent Wauquiez pour la prochaine présidentielle il y a un mois, lors de la rentrée de son parti au Cannet (Alpes-maritimes). "Le chemin nous voulons le suivre derrière toi", a-t-il affirmé dimanche devant les militants. Il a expliqué à la presse qu'un candidat doit "savoir doser les efforts", se disant convaincu que les "sprinters d'aujourd'hui" ne seront pas sur la ligne d'arrivée en 2027.

Dans un discours très marqué à droite, Laurent Wauquiez a fustigé le "gaspillage de l'argent public", l'"assistanat", ou encore ceux qui opposent "une France progressiste à une France populiste". Il a saisi l'occasion pour s'exprimer sur des thèmes nationaux, comme les motions de censure qui pourraient être déposées cet automne si le gouvernement recourt au 49.3 pour adopter le budget. "Dans notre famille, on ne dépose pas des motions de censure à tout-va pour le simple plaisir de faire tomber un gouvernement , prenant ainsi le risque d’ajouter du chaos au désordre", a-t-il déclaré, en allusion à la Nupes.

Un geste envers les communes rurales, séduites par le RN

En revanche, il lance un avertissement à l'exécutif sur le projet de loi d'immigration : "Si un texte devait heurter frontalement ce qui représente pour nous le cœur de l’intérêt national et conduire à ouvrir de nouveaux appels d’air pour encore plus d’immigration, alors notre devoir serait de nous y opposer de toutes nos forces et par tous les moyens institutionnels".

Laurent Wauquiez s'est déjà immiscé sur la scène nationale en annonçant, samedi, la sortie de la région Auvergne-Rhône-Alpes du "zéro artificialisation nette" (ZAN). Un dispositif piloté par les régions et qui vise à stopper la bétonisation des sols en 2050. L'abandon de cette mesure se veut un geste envers les communes rurales de sa région , qui ont vu déferler une vague RN aux dépens de la droite lors des dernières élections présidentielle et législatives.