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Poutine revendique la victoire à Marioupol, l'Ukraine conteste
information fournie par Reuters 21/04/2022 à 17:19

POUTINE REVENDIQUE LA VICTOIRE À MARIOUPOL, L'UKRAINE CONTESTE

POUTINE REVENDIQUE LA VICTOIRE À MARIOUPOL, L'UKRAINE CONTESTE

par Pavel Polityuk

KYIV (Reuters) - Vladimir Poutine a revendiqué jeudi la victoire de la Russie à Marioupol, théâtre de la principale bataille livrée depuis le début de la guerre en Ukraine le 24 février et devenue le symbole des souffrances de la population civile ukrainienne.

Après quasiment deux mois de siège et de bombardements, le président russe a déclaré que la ville portuaire des rives de la mer d'Azov avait été "libérée", bien que plusieurs centaines de combattants ukrainiens restent retranchés dans l'aciérie d'Azovstal.

Vladimir Poutine a donné l'ordre à son armée de renoncer à un assaut contre ce vaste complexe industriel, doté d'un important réseau d'abris et de tunnels souterrains, et de lui imposer à la place un siège parfaitement hermétique.

L'Ukraine, qui dément que toute la ville de Marioupol soit tombée aux mains des Russes, a interprété cette décision comme un aveu d'impuissance tout en continuant de réclamer la mise en place de couloirs d'évacuation sûrs pour les civils pris au piège des combats, estimés à 120.000 par le président Volodimir Zelensky.

"Vous avez achevé avec succès la phase de combat pour libérer Marioupol. Permettez-moi de vous féliciter à cette occasion et je vous prie de transmettre mes félicitations aux troupes", a dit Vladimir Poutine à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, lors d'un entretien au Kremlin retransmis à la télévision.

"Je considère que l'assaut envisagé sur la zone industrielle n'est pas nécessaire", a-t-il ajouté. "Il n'y a aucun besoin de descendre dans ces catacombes et de ramper sous terre à travers ces bâtiments industriels (...). Bouclez ce site industriel afin que même une mouche ne puisse pas passer."

Cette décision de ne pas donner l'assaut contre l'aciérie d'Azovstal, une des plus grandes usines métallurgiques d'Europe, est annoncée alors que la Russie a, pendant plusieurs jours, lancé des ultimatums aux défenseurs du site en leur proposant l'alternative entre la reddition et la mort.

"Ils ne peuvent pas prendre Azovstal physiquement, ils l'ont compris, ils ont subi des pertes énormes là-bas", a dit un conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksi Arestovitch. "Nos défenseurs continuent de tenir."

CRISE HUMANITAIRE

Sergueï Choïgou a estimé que 2.000 combattants ukrainiens restaient retranchés dans l'usine d'Azovstal, qui couvre 11 km². Vladimir Poutine les a appelés à se rendre, en leur promettant que la Russie les traiterait avec respect et soignerait les blessés.

Vice-Première ministre ukrainienne, Irina Verechtchouk a pour sa part déclaré qu'un millier de civils et 500 combattants blessés avaient besoin d'être évacués du site en urgence, accusant les forces russes d'empêcher la mise en place d'un couloir d'évacuation pourtant agréé.

Théâtre du principal affrontement militaire depuis le début de l'invasion russe, Marioupol, qui comptait auparavant 400.000 habitants, est aussi devenue le lieu de la pire crise humanitaire de ce conflit.

Les journalistes qui ont pu se rendre sur place ont découvert des rues jonchées de cadavres, longées d'immeubles détruits dans leur quasi-totalité, avec des habitants frigorifiés terrés dans des caves, ne s'aventurant dehors que pour préparer sur des réchauds de fortune des repas faits d'aliments récupérés de-ci, de-là, ou pour enterrer des proches dans des jardins.

Deux événements en particulier ont symbolisé ce que l'Ukraine et ses soutiens occidentaux qualifient de crimes de guerre de la Russie: le bombardement d'une maternité début mars et, une semaine plus tard, celui d'un théâtre où s'étaient réfugiés des centaines de civils dans les sous-sols.

La Russie dément prendre les civils pour cible et affirme que ces événements sont des mises en scène.

Les autorités ukrainiennes parlent de dizaines de milliers de civils tués à Marioupol. Elles affirment qu'une partie d'entre eux ont été enterrés dans des fosses communes et que d'autres ont été récupérés dans les rues par l'armée russe pour les faire disparaître dans des incinérateurs mobiles.

Les Nations unies et la Croix-Rouge jugent impossible d'estimer le bilan des victimes civiles à ce stade mais pensent qu'il se chiffre en milliers.

La Russie dit avoir évacué sur son sol 140.000 civils de Marioupol. L'Ukraine l'accuse de déportation forcée, au moins pour une partie d'entre eux, ce qui constituerait un crime de guerre.

BIDEN ANNONCE UNE NOUVELLE AIDE AMÉRICAINE

La prise de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, permettrait à la Russie d'assurer une continuité territoriale complète entre les régions tenues par les séparatistes qu'elle soutient dans le Donbass, dans l'est de l'Ukraine, et la péninsule de Crimée qu'elle a annexée en 2014.

Elle donnerait aussi à Vladimir Poutine l'occasion d'afficher un grand succès militaire avant le 9 mai, date anniversaire de la victoire sur l'Allemagne nazie en Russie, qui présente son intervention en Ukraine comme une "opération militaire spéciale" destinée à démilitariser et "dénazifier" son voisin.

L'armée russe a néanmoins fait le choix en mars de quitter le nord de l'Ukraine, faute notamment d'avoir pu atteindre Kyiv, afin de se redéployer dans l'est du pays et de préparer une grande offensive dans le Donbass, désormais présentée comme la priorité de son intervention militaire.

Pour le conseiller présidentiel ukrainien Oleksi Arestovitch, la décision de ne pas donner l'assaut à l'aciérie Azovstal de Marioupol répond en partie à la volonté russe de redéployer des troupes plus au nord pour cette offensive sur le Donbass.

L'Ukraine affirme que les forces russes ne sont toujours pas parvenues à prendre complètement la ville de Roubijne, l'un de leurs principaux objectifs actuels dans le Donbass. Kharkiv, grande ville de l'Est ukrainien se trouvant à proximité des voies de ravitaillement russes vers le Donbass, a pour sa part subi d'intenses bombardements, a dit son maire.

Parallèlement à ces combats, les pourparlers entre les deux pays paraissent à l'arrêt. La Russie dit attendre une réponse de l'Ukraine à des propositions dont Volodimir Zelensky dit ne pas avoir eu vent du tout.

Derniers dirigeants européens en date à se rendre à Kyiv pour afficher le soutien de l'UE à l'Ukraine, les chefs de gouvernement espagnol Pedro Sanchez et danoise Mette Frederiksen sont venus promettre jeudi au président ukrainien de nouvelles livraisons d'armes à son pays.

A Washington, où s'est rendu le Premier ministre ukrainien Denis Chmyhal, le président américain Joe Biden a annoncé une nouvelle aide militaire des Etats-Unis à l'Ukraine de 800 millions de dollars, consistant notamment en des pièces d'artillerie lourde, des munitions et des drones tactiques.

(Rédactions de Reuters, rédigé par Peter Graff, version française Bertrand Boucey, édité par Sophie Louet)

11 commentaires

  • 21 avril 20:50

    freudmar, pour l'instant votre idole se prend pour votre autre ami h quand en 1938 il libérait les sudètes.


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