Michel Barnier a proposé à Emmanuel Macron des ministres issus de la macronie, des Républicains ou encore du MoDem.
François Hollande à Paris, le 18 juillet 2024. ( AFP / BERTRAND GUAY )
Alors que Michel Barnier s'apprête à former son gouvernement après avoir soumis jeudi soir une liste de 38 ministres au président Emmanuel Macron, la gauche s'est insurgé vendredi 20 septembre contre une "extrême-droitisation" et une "trahison du vote de Français".
"Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c'est pour avoir à peu près les mêmes, plus à droite encore ?", a déclaré l'ancien président socialiste François Hollande, estimant qu'au regard du résultat des législatives "on devait avoir un changement" et "on a une Restauration" .
Le gouvernement Barnier "recycle tous les perdants de cette élection" , a renchéri la cheffe des députés LFI Mathilde Panot sur TF1 s'inquiétant d'une "extrême-droitisation de la Macronie". Avec sept macronistes, trois Républicains (LR), ou encore deux MoDem, "c'est l'alliance des perdants" a abondé l'écologiste Sandrine Rousseau sur franceinfo . "On a les partis politiques qui ont fait les pires scores", a estimé la députée, qui a évoqué "une véritable trahison du vote des Français" .
"Gigantesque remaniement"
Le député socialiste Jérôme Guedj a de son côté parlé d'un "gigantesque remaniement". "La Macronie va continuer à gouverner avec les Républicains" a assuré le socialiste sur Sud Radio , estimant que ce nouveau gouvernement signe "la fin du macronisme".
Parmi les noms annoncés, les LR Bruno Retailleau à l'Intérieur et Laurence Garnier à la Famille font particulièrement grincer des dents à gauche. Le premier est accusé de "racisme" par Mathilde Panot, pour avoir parlé de "régression vers les origines ethniques dans les banlieues" lors des émeutes qui avaient suivi la mort de Nahel en juin 2023. La deuxième est vivement critiquée pour avoir participé à la Manif pour tous, s'être opposée à la constitutionnalisation de l'IVG ainsi qu'à l'interdiction des thérapies de conversion. Une nomination qui serait une "provocation" pour Jérôme Guedj.
Michel Barnier a tenté de convaincre des personnalités de gauche d'entrer dans son gouvernement, en vain. "Ils essayent de faire des débauchages individuels dans notre camp pour donner l'impression d'un gouvernement d'union nationale" , a expliqué le socialiste Philippe Brun, qui a refusé un poste de ministre. "On est dans un gouvernement ultra-minoritaire de ceux qui ont perdu les élections", a-t-il poursuivi sur RMC.
La seule personnalité marquée à gauche qui pourrait entrer au gouvernement, c'est Didier Migaud, ancien socialiste et président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Pour Philippe Brun, on ne peut pas parler d'une "prise de guerre dans notre camp".
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