L'ancien ministre socialiste, condamné pour fraude fiscale en 2018, a dénoncé la "soumission" de son ancien parti à la France insoumise à l'occasion des législatives de 2022.

Jérôme Cahuzac, à Monsempron-Libos (Tarn-et-Garonne), le 23 novembre 2023 ( AFP / PHILIPPE LOPEZ )
"Tant que cette situation perdurera, et manifestement c'est parti pour durer, la gauche est dans l'incapacité absolue de retrouver le pouvoir". A l'occasion de son retour sur la scène médiatique après des années de "banissement social" consécutif à sa condamnation, l'ex-ministre Jérôme Cahuzac s'en est pris à la Nupes, et de l'attitude du PS au sein de l'alliance politique.
L'ancien membre du gouvernement sous l'ère Hollande a éreinté la Nupes, qui selon lui "n'était qu'un cartel électoral destiné à sauver quelques sièges". "Sur le plan pénal, naturellement, ce que j'ai fait est plus grave (...). Mais sur l'aspect politique, "ce qu'il s'est passé l'année dernière" a fait plus de mal à la gauche, a jugé Jérôme Cahuzac à l'antenne de France Inter , lundi 27 novembre, au sujet de l'alliance électorale passée entre les différents courants de la gauche dans les semaines précédents les élections législatives du printemps 2022.
Cahuzac "ne s'interdit rien"
Ce dernier fustige les orientations de la direction du Parti socialiste, et sa "soumission" aux insoumis. " Ils ont vendu toute la gouvernance et tout l'esprit de responsabilité, tout le bilan du parti de ces 40 dernières années" . "Je ne suis pas sûr que sur le plan politique, ce ne soit pas plus grave", a t-il ajouté.
L'ex-ministre délégué au Budget a par ailleurs fait valoir qu'il avait "purgé sa dette", et ne "s'interdit rien" sur un éventuel retour en politique, via un mandat local ou national. "Faire de la politique, c'est la conquête du pouvoir et c'est l'action publique. L'action publique ne peut s'exercer qu'avec une légitimité, c'est-à dire avec un mandat. Il est clair que je ne m'interdis rien", a déclaré l'ancien maire de Villeneuve-sur-Lot, âgé de 71 ans.
Jérôme Cahuzac avait démenti "les yeux dans les yeux" devant les députés détenir un compte caché à l'étranger après les révélations de Mediapart en 2013. Cinq ans plus tard, il avait été condamné en 2018 pour fraude fiscale à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans d'inéligibilité. "J'ai payé d'un bannissement social ce mensonge. J'ai payé les illégalités de prison et d'amende", a-t-il souligné. "Ayant purgé ma dette, j'ai retrouvé l'entièreté de mes droits (...), le droit de penser, de m'exprimer", a-t-il justifié.
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