(Actualisé avec déclarations des deux candidats)
par Alan Charlish
Le candidat proeuropéen à la présidentielle polonaise, Rafal Trzaskowski, était donné en tête dans un sondage de sortie des urnes au terme d'un second tour très serré dimanche.
Un sondage de sortie des urnes réalisé par Ipsos pour les chaînes de télévision TVN, TVP et Polsat créditait Rafal Trzaskowski, candidat du parti la Plateforme civique du Premier ministre Donald Tusk, de 50,3% des voix.
Le centriste a de suite revendiqué sa victoire face au conservateur Karol Nawrocki, soutenu par le parti Droit et Justice (PiS), crédité lui de 49,7% des voix au moment de la fermeture des bureaux de vote.
La marge d'erreur de ce sondage est de 2 points de pourcentage.
"Nous avons gagné", a revendiqué Rafal Trzaskowski, 53 ans, devant les membres de son parti, après la publication du sondage de sortie des urnes. "Je rassemblerai les gens, je serai constructif, je serai le président de tous les Polonais. Je serai votre président", a-t-il ajouté.
Son rival, l'historien nationaliste et boxeur amateur Karol Nawrocki, 42 ans, qui s'inspire des idées du mouvement "Make America Great Again" (MAGA) du président américain Donald Trump, a lui estimé qu'il était trop tôt pour reconnaître la victoire de Rafal Trzaskowski.
"Nous vaincrons et sauverons la Pologne", a-t-il déclaré. "Nous ne permettrons pas que le pouvoir de Donald Tusk soit omniprésent et le monopole d'une puissance maléfique (...) qui empêche nos grands rêves (...) de devenir réalité."
La commission électorale a dit s'attendre à ce que les résultats définitifs soient annoncés lundi matin ou en début d'après-midi même si un sondage tardif, combinant certains résultats avec des enquêtes de sortie des urnes, devait être publié dans la nuit.
Le résultat du scrutin déterminera si la Pologne reste sur la voie pro-européenne tracée par le Premier ministre Donald Tusk ou si elle s'engage dans une direction s'inspirant du président américain Donald Trump, promue par l'opposition conservatrice.
Alors que le président polonais dispose d'un droit de veto sur les lois, une victoire de Rafal Trzaskowski permettrait au gouvernement Donald Tusk de mettre en œuvre un programme incluant l'annulation des réformes judiciaires mises en oeuvre par le PiS qui - selon l'UE et les opposants à ces réformes - ont fragilisé les contrôles et les équilibres démocratiques.
Le PiS a perdu sa majorité au profit de la coalition centriste de Donald Tusk lors des élections d'octobre 2023, après près d'une décennie au pouvoir, dans un contexte de mécontentement populaire lié à son bilan en matière des droits des femmes et des minorités.
Le président actuel, Andrzej Duda, a toutefois utilisé son veto présidentiel depuis lors pour bloquer une grande partie des tentatives de réforme de Donald Tusk.
(Reportage Alan Charlish, Kuba Stezycki, Marek Strzelec, Pawel Florkiewicz, Anna Wlodarczak-Semczuk, Anna Koper, Karol Badohal et Barbara Erling ; version française Camille Raynaud et Kate Entringer)
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