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Pologne-L'eurosceptique Nawrocki donné en tête de la présidentielle
information fournie par Reuters 02/06/2025 à 03:29

par Marek Strzelecki et Anna Koper

Le candidat conservateur Karol Nawrocki est en tête du second tour de l'élection présidentielle organisé dimanche en Pologne, selon un sondage de sortie des urnes, prenant l'avantage sur le pro-européen Rafal Trzaskowski au terme d'un scrutin considéré comme un test pour l'orientation du pays sur la scène mondiale.

Un sondage de sortie des urnes tardif réalisé par Ipsos pour les chaînes de télévision TVN, TVP et Polsat crédite l'eurosceptique Karol Nawrocki de 51% des suffrages, contre 49% pour son rival libéral, Rafal Trzaskowski, maire de la capitale Varsovie et candidat du parti du Premier ministre Donald Tusk.

Des estimations publiées juste après la fermeture des votes donnaient Rafal Trzaskowski en tête avec 50,3% des voix, contre 49,7% pour Karol Nawrocki, soutenu par le parti nationaliste Droit et Justice (PiS).

Les résultats officiels doivent être communiqués ce lundi.

L'équipe de campagne de Rafal Trzaskowski, qui a revendiqué la victoire à la suite du premier sondage de sortie des urnes, n'a pas effectué de nouveau commentaire dans l'immédiat.

Karol Nawrocki, 42 ans, boxeur amateur qui s'inspire des idées du mouvement "Make America Great Again" (MAGA) du président américain Donald Trump, a fait campagne en promettant de garantir que les politiques économiques et sociales du pays favorisent les Polonais plutôt que d'autres nations ou les réfugiés, comme ceux ayant fui l'Ukraine voisine.

Si le Parlement polonais dispose de la plupart des pouvoirs, le président peut opposer son veto à des projets de loi.

Le scrutin est particulièrement surveillé par l'Ukraine et la Russie, ainsi que par les Etats-Unis et à travers l'Union européenne.

Rafal Trzaskowski et Karol Nawrocki ont tous les deux exprimé la nécessité d'accroître nettement les dépenses de défense, alors que Donald Trump réclame que l'Europe investisse davantage en la matière, et de continuer à soutenir l'Ukraine dans sa guerre face à la Russie.

Mais ils diffèrent dans l'horizon sécuritaire qu'ils envisagent: si Rafal Trzaskowski considère que l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan, dont la Pologne fait partie, est essentielle pour la sécurité nationale, Karol Nawrocki a dit y être opposé, citant le risque d'un conflit direct avec la Russie.

Moscou demande que Kyiv abandonne son projet d'adhésion à l'Alliance transatlantique comme l'une des conditions préalables à la conclusion d'un accord de paix.

Karol Nawrocki a présenté l'élection comme un référendum sur la coalition gouvernementale du pro-européen Donald Tusk, dont la Plateforme civique a pris le pouvoir il y a dix-huit mois. Il a déclaré qu'en cas de victoire il deviendrait un "contrepoids" utile.

Rafal Trzaskowski, 53 ans, a promis d'aider Donald Tusk à mener à bien les réformes démocratiques qu'il a entreprises et que les deux politiciens présentent comme nécessaires pour réparer les dégâts causés par le PiS.

Le parti nationaliste, battu lors des législatives d'octobre 2023 après quasiment une décennie au pouvoir, a opéré une réforme de la justice contestée notamment par Bruxelles, qui l'a décrite comme contraire aux standards démocratiques de l'UE.

(Reportage Alan Charlish, Kuba Stezycki, Marek Strzelec, Pawel Florkiewicz, Anna Wlodarczak-Semczuk, Anna Koper, Karol Badohal et Barbara Erling; version française Camille Raynaud, Kate Entringer et Jean Terzian)

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