"Poissonnière!" : un député RN sanctionné pour avoir injurié l'insoumise Mathilde Panot

information fournie par Boursorama avec Media Services •13/06/2023 à 14:11

Le député est visé par un "rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal", qui entraîne une privation, pendant un mois, du quart de l'indemnité parlementaire.

Mathilde Panot à Paris, le 8 juin 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Elle avait dénoncé une injure "sexiste". Le député RN Jocelyn Dessigny a écopé une sanction financière pour avoir traité de "poissonnière" la cheffe du groupe LFI Mathilde Panot dans l'hémicycle, a indiqué mardi 13 juin la présidence de l'Assemblée nationale.

La députée du Val-de-Marne avait solennellement réclamé cette sanction jeudi, dénonçant une injure "sexiste" et "inacceptable dans notre Assemblée" . Elle avait rappelé avoir été visée par la même insulte en 2021 de la part d'un député macroniste, Pierre Henriet, lui aussi sanctionné.

La sanction prononcée par la présidence de l'Assemblée à l'encontre du député de l'Aisne Jocelyn Dessigny est un "rappel à l'ordre avec inscription au procès-verbal". Il entraîne automatiquement une "privation, pendant un mois, du quart de l'indemnité allouée au député" selon le règlement de l'institution.

"C'est bien, mais c'est le minimum"

"C'est bien" mais "c'est le minimum, c'est la jurisprudence", a réagi Mathilde Panot. "Si vous laissez passer à l'Assemblée nationale des injures sexistes et pleines de mépris de classe , ça veut dire que dans toute la société, vous laissez faire".

"Arrête de parler ! Poissonnière !" : la députée du Val-de-Marne avait publié la semaine dernière sur Twitter une capture d'écran du compte-rendu écrit officiel de la séance lors de laquelle l'insulte avait été lancée. "Quand Le Pen ne leur écrit pas leurs discours pour les micros, les députés RN montrent encore leur vrai visage", avait-elle commenté.

Après la demande de sanction formulée par la députée LFI, Jocelyn Dessigny avait demandé à prendre la parole dans l'hémicycle : "Si j'ai pu vexer Mme Panot, je m'excuse, mes mots ont dépassé ma pensée".