( AFP / THOMAS SAMSON )
La fédération des services CFDT, reçue vendredi par le Comité interministériel de restructuration indutrielle (Ciri) après l'annonce d'un plan social chez le distributeur Auchan, a demandé que des propositions de reclassements soient faites dans d'autres sociétés de la galaxie Mulliez, comme Leroy Merlin ou Decathlon.
"Cela permettrait aux salariés qui travaillent sur le non-alimentaire, comme les conseillers de vente qui vont perdre leur emploi" dans le projet de plan social présénté mardi par le distributeur nordiste, "d'en retrouver un", a expliqué à l'AFP Sylvain Macé, secrétaire national chargé de la grande distribution à la CFDT services.
"Il y a une capacité à reclasser" dans ces enseignes en bonne santé financière, "il faut se laisser toutes les chances pour que les salariés retrouvent un emploi, il faut que le groupe Mulliez se considère comme tel, même s'il a du mal à le faire", a-t-il encore déclaré.
L'"empire" Mulliez n'est pas "un groupe à proprement parler" mais "une galaxie d'entreprises ayant en commun d'être contrôlées par les membres de l'association familiale Mulliez (AFM)", explique sur son site Bertrand Gobin, auteur du livre "La face cachée de l'empire Mulliez". Parmi les enseignes également, Kiabi, Flunch, Boulanger ou Norauto.
Auchan, qui a enchaîné les exercices compliqués ces dernières années, a annoncé mardi un vaste plan social menaçant un total de 2.389 emplois, prévoyant notamment la fermeture d'une dizaine de magasins et de trois entrepôts.
Auprès du Ciri, la CFDT services a aussi appelé l'Etat à la plus grande vigilance quant à "l'emploi et la pérennité des entreprises" dans l'ensemble du secteur de la grande distribution, a indiqué M. Macé à l'AFP.
"On ne peut pas continuer à regarder la recomposition dans la douleur de la grande distribution sans être exigeant", a déclaré M. Macé, faisait référence, outre le cas d'Auchan, à Casino qui a dû céder l'essentiel de ses magasins à ses concurrents, et au rachat de Cora et Match par Carrefour alors que cette enseigne externalise des milliers d'emplois depuis plusieurs années, via le passage de magasins en franchise et en location-gérance.
Il a notamment encouragé les services de l'Etat à se pencher sur les subventions allouées aux entreprises du secteur, "pour lesquelles on est en droit, comme chaque contribuable, de demander des comptes", faisant suite au souhait du Premier ministre Michel Barnier mardi de "savoir" ce qu'Auchan et un autre groupe prévoyant des suppressions d'emplois, Michelin, "ont fait de l'argent public qu'on leur a donné".
Ca ne "suffit pas d'attendre les annonces de PSE et de gérer au fil de l'eau, il faut anticiper, prospecter", dit-il encore, y voyant aussi un enjeu de souveraineté alimentaire. "A qui on confie la distribution alimentaire en France? A des indépendants, à des étrangers ou des fonds de pension? C'est un secteur stratégique, on l'a bien vu pendant la crise de Covid-19".
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