
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, lors du sommet Green Deal 2023 à Prague (République tchèque), le 26 septembre 2023. ( AFP / MICHAL CIZEK )
Dans un communiqué publié mercredi 19 février, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI)s'insurge contre "la déferlante de complexité issue du "Green deal" et demande la suspension temporaire de deux directives emblématiques.
Le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) a dénoncé mercredi "la déferlante de complexité issue du "Green deal" (Pacte vert) européen, en appelant à la suspension au moins temporaire de deux directives emblématiques.
(Pacte vert).
Le METI , qui représente les 6.800 ETI de France - 1.000 milliards d'euros de chiffre d'affaires et 25% des emplois au total - rejoint le Medef ou le lobby patronal Afep, ainsi que de nombreuses entreprises européennes, pour rejeter en grande partie les nouvelles obligations imposées par les directives CSRD et CS3D.
La directive CSRD exige des entreprises qu'elles fournissent des centaines d'indicateurs sociétaux. La CS3D vise à ce qu'elles s'assurent du respect de l'environnement et des droits humains dans l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement.
La nouvelle Commission européenne a cependant accepté le principe d'une loi omnibus qui simplifierait ces textes. "Une opportunité pour mettre fin à un suicide collectif", écrit le METI dans un communiqué.
Dans un contexte où des alliances entre droite et extrême droite au niveau européen, l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, laissent entrevoir un avenir morose sur les questions environnementales.
"Les chefs d'entreprise ont besoin d'un signal fort"
Le Mouvement des ETI y publie les résultats d'une enquête réalisée auprès de ses adhérents, auxquels elle a demandé leur opinion sur quinze textes européens concernant les entreprises. La CSRD est jugée complexe par 100% des répondants, la CS3D par 97%, tandis que 84% et 82% respectivement jugent la simplification de la CSRD et de la CS3D prioritaire .
Le METI demande que les ETI de moins de 1.500 salariés soient exemptées du champ d'application de la CSRD, que toutes les ETI soient exemptées de la CS3D et que le nombre d'indicateurs requis soit divisé par dix. En attendant que ces allègements soient effectifs, il réclame la suspension de l'application de ces textes.
"Les chefs d'entreprise ont besoin d'un signal fort et de décisions immédiates pour que leur confiance revienne", a souligné auprès de l'AFP Sylvie Grandjean, vice-présidente du METI et directrice générale du groupe industriel Redex. Elle a évoqué la crainte, s'ils ne sont pas entendus, de " se faire broyer par les Américains et piétiner par les Chinois ". Les ETI "sont engagées par nature à ce que les sujets écologie, développement des territoires, sociaux, sociétaux soient toujours au cœur de leurs décisions ", a-t-elle assuré.
A choisir, dans sa société de 400 personnes, la vice-présidente du METI a indiqué qu'elle "embaucherait un ingénieur pour accélérer la transition énergétique" de l'entreprise, "plutôt qu'un administratif qui va remplir des papiers".
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