(Actualisé avec bilan et détails)
Au moins 10 personnes, dont deux enfants, ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans la nuit de jeudi à vendredi lors d'une opération armée israélienne à Beit Jinn, dans le sud de la Syrie, rapporte l'agence de presse syrienne SANA.
L'armée israélienne a fait état dans un communiqué d'une incursion de "routine" dans cette localité pour interpeller des membres du groupe islamiste Jamaa Islamiya et précisé que cinq de ses soldats avaient été blessés lors d'échanges de tirs avec les "terroristes".
Selon le bilan établi par les médias syriens, qui citent des sources médicales, l'opération israélienne serait l'une des plus meurtrières dans la région depuis la chute de l'ancien président Bachar al Assad en décembre dernier.
Les forces israéliennes ont pilonné à l'artillerie Beit Jinn à 03h40 (01h40 GMT) avant que des soldats ne pénètrent dans le village où des habitants ont tenté de s'opposer à l'opération, selon SANA. La riposte des forces israéliennes a déclenché de "violents affrontements", ajoute l'agence syrienne.
Tsahal précise dans son communiqué avoir été visée par des tirs de "suspects" appartenant à la Jamaa Islamiya, alliée du mouvement palestinien Hamas. Les militaires, qui ont reçu "un appui aérien", ont riposté par des tirs. Cinq soldats ont été blessés, dont trois grièvement.
"Plusieurs terroristes ont été éliminés", ajoute le communiqué.
L'armée israélienne a arrêté deux personnes au cours de l'opération qui est terminée, selon l'armée et un responsable local syrien.
Israël a multiplié les incursions dans le sud de la Syrie depuis la chute du régime Assad, invoquant notamment l'objectif d'éloigner les combattants syriens de sa frontière. L'armée est intervenue également pour protéger la minorité druze, principalement dans la province méridionale de Soueïda, théâtre d'affrontements sanglants en juillet entre combattants druzes et bédouins sunnites.
Les "suspects" visés à Beit Jinn menaient des actions militaires, dont la pose d'engins explosifs improvisés, et "projetaient des attaques contre Israël, dont des tirs de roquettes", selon l'armée israélienne.
Israël a exprimé de vives inquiétudes à propos du nouveau gouvernement syrien mené par le président Ahmed al Charaa, un ancien commandant d'Al Qaïda, et affiché son souhait de démilitariser le sud de la Syrie.
Le président syrien a déclaré en retour que son pays ne représentait en rien une menace.
(Reportage Tala Ramadan ; rédigé par Tom Perry ; version française Blandine Hénault et Zhifan Liu, édité par Sophie Louet)

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