Le Premier ministre a pris la parole au Sénat, après le vote à l'Assemblée nationale de premières mesures visant notamment les grandes entreprises, en attendant les discussions sur la taxations des plus riches.
Sébastien Lecornu, à l'Assemblée nationale, le 24 octobre 2025 ( AFP / ALAIN JOCARD )
"On ne peut pas déconnecter notre régime fiscal de la question plus globale de l'attractivité de la croissance". A la tribune du Sénat, Sébastien Lecornu a exhorté mercredi 29 octobre à garder le débat sur la fiscalité française au contact du contexte économique mondial, après l'adoption à l'Assemblée de taxes visant les grandes entreprises, et dans l'attente du débat sur la "taxe Zucman".
Le Premier ministre était interrogé par le président du groupe macroniste au Sénat François Patriat qui lui demandait si le gouvernement pouvait "prendre l'engagement qu'aucune taxation supplémentaire mélangeant patrimoine personnel et professionnel ne sera[it] décidée pas [son] gouvernement".
"On est en train, progressivement, de déconnecter le débat fiscal de la question économique générale et globale", a regretté Sébastien Lecornu devant la Chambre haute.
Alerte à la "surenchère fiscale"
"C'est le premier vœu que je forme et je vais le porter à l'Assemblée nationale: on ne vit pas sur une île et on ne peut pas déconnecter notre régime fiscal de la question plus globale de l'attractivité de la croissance. D'autant plus que certaines dispositions fiscales n'auraient de sens que si elles étaient portées à l'échelon européenne ou à l'échelon international, en tout cas dans le périmètre de l'OCDE", a développé le Premier ministre.
Après l'adoption à l'Assemblée nationale de taxes visant les grandes entreprises, le gouvernement et la droite s'alarment d'une "surenchère fiscale", rendant le chemin de crête de Sébastien Lecornu toujours plus étroit d'autant que la gauche attend toujours des mesures sur les "ultra-riches", taxe Zucman ou autre véhicule. Mardi, les députés ont notamment adopté un "impôt universel" sur les multinationales qui pourrait, selon ses défenseurs, rapporter 26 milliards d'euros au budget de l'État.
Autre mesure votée largement, cette fois-ci avec le bloc central, le doublement de la taxe Gafam, qui cible les grandes entreprises de la tech, passant de 3 à 6% en dépit de l'opposition du gouvernement, inquiet d'éventuelles représailles commerciales de l'administration Trump. La fiscalité va continuer d'alimenter les tensions dans les prochains jours, cette fois-ci à travers la discussion prévue a priori vendredi sur les patrimoines des très riches. Du fait de l'opposition résolue du bloc central, de la droite et du RN, la taxe Zucman aura du mal à être votée, que ce soit dans sa forme initiale (un impôt minimum de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros) ou modifiée (3% à partir de 10 millions d'euros, mais en excluant les entreprises innovantes et familiales).
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