Patrick Martin estime que certaines propositions politiques font peser des "menaces profondes" sur l'économie.

Patrick Martin, le 18 avril 2024, à Paris ( AFP / GEOFFROY VAN DER HASSELT )
"On ne peut pas jouer avec l'économie, parce qu'à la fin, on joue avec la population". Interrogé sur la réception de plusieurs grands chefs d'entreprise à l'Elysée par Emmanuel Macron jeudi 25 juillet, le patron du Medef a jugé que le président de la République allait devoir "rassurer", face à un climat des affaires teinté d'incertitudes, et un "panorama politique très inquiétant". En toile de fond : les propositions défendues dans les derniers mois, sur le Smic ou la réforme des retraites.
"L'économie a besoin de visibilité, de stabilité. D'excellentes choses ont été faites, avec 2 millions de créations d'emplois à la clé, et pourraient être remises en cause", a mis en garde Patrick Martin, à l'antenne de franceinfo . Le patron des patrons prend pour cible la mesure du Smic à 1600€ net plaidée par le Nouveau front populaire. "C'est pas très compliqué, ça peut générer jusqu'à 200.000 destructions d'emplois. Des secteurs entiers s'effondreront, des secteurs à forte intensité de main d'oeuvre" comme la "propreté, la sécurité, la grande distribution, ou le bâtiment", s'alarme t-il.
Quatre décennies à essayer de se "dépétrer" de la réforme Mitterrand
"On ne joue pas avec l'économie ! C'est pas les chefs d'entreprise qui sont en cause, mais on parle de données fondamentales !", lance t-il. Patrick Martin vise "certaines propositions politiques font peser des menaces profondes", et la proposition de revenir sur la réforme des retraites dégainée par le camp insoumis en prend aussi pour son grade.
"Ayons en tête que ça fait 43 ans qu'on essaie de se dépétrer d'une réforme des retraites malencontreuse provoquée en 1981 dans une perspective purement électorale" , se lamente t-il, en référence à l'instauration de la retraite à 60 ans, dans les premiers jours de l'ère Mitterrand. "Et on remet le couvert!", déplore t-il, à propos de l'abrogation défendue par le NFP, LFI en tête.
Le patron du Medef fait valoir les chiffres "neutres" de l'OCDE, de l'Insee ou du COR, qui montrent que la dernière réforme ne suffira pas pour assurer le fonctionnement du système de retraites dans la durée. "On ne parle pas des entreprises, on parle des retraités dans cette affaire. Et donc on ne peut pas jouer avec ça", juge t-il.
25 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer