La Poste continue d’innover pour séduire les collectionneurs et le grand public avec ses timbres parfumés. Après la baguette et le chocolat, place désormais au croissant.
Pour Marin, jeune philatéliste, «l’odeur rajoute vraiment quelque chose» . Il se souvient, nostalgique, de l’échange de ses premiers timbres avec ses grands frères et rapporte : « j’étais prêt à en échanger plusieurs pour en obtenir un qui sentait le chocolat» . C’est en 2009, avec un timbre en forme de carreaux de chocolat, que La Poste s’est vraiment lancée dans l’aventure des timbres parfumés. D’autres senteurs ont suivi au fil des ans, de la fraise à la menthe poivrée, jusqu’à la baguette fraîchement sortie du four. Et depuis le mercredi 8 octobre, il est désormais possible de se procurer des timbres parfumés au... croissant .
Ces petits bouts de papier parfumés traduisent une volonté «d’apporter de l’aspérité», rapporte le directeur adjoint de Philaposte, la direction opérationnelle du groupe La Poste, Frédéric Morin. Il rappelle que l’entreprise dispose de savoir-faire rares «que peu de pays maîtrisent» en matière d’impression. «On peut jouer avec la forme et on peut aussi mettre des encres parfumées», souligne-t-il. Si l’envoi de courriers diminue d’année en année, le timbre profite, lui, d’une bonne dynamique. En effet, il reste l’objet le plus collectionné au monde. Les timbres français connaissent un «succès énorme en Asie» auprès des collectionneurs, détaille le directeur de Philaposte.
Une stratégie claire
Édité à 594.000 exemplaires, ce timbre croissant - conçu pour les collectionneurs - s’inscrit dans le programme philatélique de la Poste. «On aime bien retenir des sujets qui touchent à la gastronomie», raconte Frédéric Morin. «Les timbres odorants suscitent plus de curiosité», poursuit le directeur de Philaposte et «se vendent très bien» . À titre d’exemple, le timbre baguette - lancé à l’occasion du classement au patrimoine immatériel de l’Unesco en 2022 de la baguette - était en rupture de stock au bout de quatre mois. Au sein de La Poste on espère le même succès pour le timbre croissant - dont le prix est fixé à 2,10 euros - mais «o n sait qu’on va le vendre», affirme-t-on déjà .
«On dépasse largement le bout de papier avec un simple dessin dessus», s’exclame Frédéric Morin. Alors que les timbres stimulent déjà la vue, l’odorat et le toucher (des timbres en braille ont vu le jour par le passé), il ne manque bientôt plus que l’ouïe. Interrogée, La Poste indique «y travailler» dans le cadre d’un projet de timbre avec l’IA, qui devrait rendre possible le fait de «parler avec son timbre» .
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