Interdites d'exploitation depuis 2018, les réserves suédoises représentent environ 27 % des ressources européennes en uranium, selon l'Autorité suédoise de l'exploration géologique.
Sept ans après la mise en place d'un moratoire sur le sujet, le gouvernement suédois veut réautoriser les activités d'extraction d'uranium sur son sol , afin de répondre à la demande croissante de métaux critiques et réduire sa dépendance aux importations, a déclaré mercredi la ministre de l'Environnement. L'uranium est le principal combustible utilisé dans les réacteurs nucléaires, une énergie que le gouvernement en place veut relancer. Le 21 août dernier, la Suède avait officialisé son retour dans la "course au nucléaire", annonçant la construction de nouveaux réacteurs nucléaires pour la première fois en 50 ans .
Interdite en 2018 par le gouvernement social-démocrate pour des raisons environnementales --risques de contamination des cours d'eau, radioactivité-- et économique --coût d'exploitation trop élevé et accès à l'uranium sur le marché mondial--, l'extraction de ce métal, qui se trouve en Suède dans la roche, est de nouveau envisagé par l'actuel gouvernement de droite.
"Ne pas dépendre des dictatures"
"Il est important, compte tenu de la situation sécuritaire dans laquelle se trouvent la Suède et l'Europe, que nous renforcions notre degré d'autosuffisance en matières premières critiques, mais aussi en uranium et autres métaux", a fait valoir la ministre suédoise de l'Environnement, Romina Pourmokhtari lors d'un point presse. "Nous ne voulons pas dépendre de pays avec de mauvaises conditions, des pays qui sont des dictatures", a-t-elle ajouté. "C'est pourquoi je suis fière que nous levions désormais l'interdiction de l'extraction de l'uranium" en Suède. En août 2023 déjà, la même ministre avait exprimé sa volonté de lever l’interdiction et, ce faisant, avait ouvert la voie à une capacité plus importante d’énergie nucléaire. Le projet de loi devrait désormais entrer en vigueur le 1er janvier 2026, le gouvernement disposant d'une majorité au parlement.
La Suède importe aujourd'hui de l'uranium du Canada, d'Australie, du Kazakhstan et de Namibie, selon le gouvernement. Le pays scandinave table sur l'énergie nucléaire pour répondre à une demande d'électricité qui atteindra au moins 300 térawattheures (TWh) en 2045, selon les estimations du gouvernement. L'extraction d'uranium "peut entraîner des dommages aux sols, à l'eau et à la biodiversité, ainsi que (générer) des effets négatifs sur le climat (...), des terres agricoles de valeur risquent d'être réquisitionnées", a déploré la Société suédoise pour la protection de la nature (Naturskyddsföreningen) dans un communiqué publié en janvier. Le gouvernement veut également priver les communes de leur droit de veto, qui leur permettait d'empêcher un exploitant minier de prospecter et d'extraire de l'uranium.
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