
( Ritzau Scanpix / MADS CLAUS RASMUSSEN )
Trois mois à peine après avoir changé de patron, le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, qui a récemment licencié 9.000 de ses employés, a annoncé mardi renouveler plus de la moitié de son conseil d'administration, dont son président.
Ce renouvellement, qui interviendra le 14 novembre, arrive après un désaccord sur la direction des affaires entre la Fondation Novo Nordisk, actionnaire majoritaire du groupe, et le conseil d'administration sortant.
"Le Conseil a conclu qu'il est dans le meilleur intérêt de l'entreprise et de ses actionnaires de convoquer une Assemblée Générale Extraordinaire afin d'élire de nouveaux membres pour clarifier la gouvernance future de Novo Nordisk", a déclaré le président sortant, Helge Lund, cité dans un communiqué.
Dans le droit danois, la convocation d'une assemblée générale doit être envoyée au plus tard deux semaines avant la date de la réunion.
Sur les 12 membres actuels du conseil d'administration, seuls cinq vont rester en place.
M. Lund doit être remplacé par l'actuel président de la fondation Novo Nordisk, Lars Rebien Sørensen, ancien directeur général du groupe entre 2000 et 2016.
A la vice-présidence, Cees de Jong succédera à Henrik Poulsen.
Laurence Debroux, Andreas Fibig, Sylvie Grégoire, Christina Law et Martin Mackay vont également quitter le conseil d'administration.
"Le Conseil a proposé un renouvellement axé sur l'ajout de compétences nouvelles et spécifiques tout en maintenant une certaine continuité, tandis que le Conseil de la Fondation souhaitait une reconfiguration plus étendue", a expliqué M. Lund dans le communiqué.
- Pallier la perte de compétitivité -
La Fondation Novo Nordisk détient 28,1% du capital et 77,1% des droits de vote de l'entreprise, qui compte parmi les plus importantes capitalisations boursière en Europe.
En mai déjà, la fondation, inquiète de la dégringolade du titre et de la perte de compétitivité du laboratoire sur son plus gros marché, les Etats-Unis, avait poussé vers la sortie l'ancien directeur général de Novo Nordisk, Lars Fruergaard Jørgensen.
A cette époque, M. Rebien Sørensen avait rejoint le Conseil en tant qu'observateur.
Pour la fondation, sa présence à la tête du conseil d'administration le sera "pour une période limitée", deux à trois ans, et répond à deux objectifs.
D'une part, soutenir la mise en œuvre des plans de transformation et redonner à l'entreprise son élan de croissance et de l'autre, "identifier et nommer un nouveau président capable de diriger l'entreprise avec succès dans les années 2030", a-t-elle précisé dans un communiqué distinct.
Début août, Lars Fruergaard Jørgensen a été remplacé par Maziar Mike Doustdar qui a d'abord gelé les embauches avant de supprimer 9.000 postes à travers le monde, soit plus de 11% de ses effectifs. Au Danemark, 5.000 personnes ont perdu leur emploi.
Les deux médicaments phare de Novo Nordisk, l'antidiabétique Ozempic, popularisé par les réseaux, et le traitement anti-obésité Wegovy, sont concurrencés par les produits d'Eli Lilly, introduits plus tard sur le marché, et les préparations pharmaceutiques personnalisées en officine aux Etats-Unis, autorisées un temps pour pallier les ruptures de stock.
Pour l'analyste de Sydbank Søren Løntoft Hansen, le renouvellement annoncé du conseil n'est pas surprenant.
"La réalité pour Novo a changé radicalement au cours de l'année écoulée, et cela exige une réaction", a-t-il dit à l'agence Ritzau.
A la Bourse de Copenhague, l'action reculait de 1,49% un peu après 15h30 (13h30 GMT) dans un marché en légère baisse (-0,68%).
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