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Retraites: nouvelle journée de manifestations et d'opérations coup de poing en France
information fournie par Reuters 23/03/2023 à 14:46

Photo d'une manifestation contre la réforme des retraites

Photo d'une manifestation contre la réforme des retraites

PARIS (Reuters) - Transports perturbés, production d'électricité en forte baisse, raffineries au ralenti, écoles à l'arrêt mais aussi opérations coups de poing sur les routes, dans les gares et les aéroports, les Français étaient de nouveau fortement mobilisés contre la réforme des retraites jeudi, au lendemain d'une intervention télévisée du président Emmanuel Macron.

"Le gouvernement comptait sur l'essoufflement du mouvement après (l'adoption du projet de loi sans vote grâce à l'article) 49.3 (de la Constitution) et l'intervention du président de la République. Les informations qui nous remontent, c'est qu'on est sur un très haut niveau de mobilisation", s'est félicité le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

A Marseille, la manifestation qui s'est déroulée dans la matinée a réuni plus de participants que la précédente (290.000 selon la CGT, 16.000 selon la préfecture de police qui en avait comptabilisé 7.000 mercredi dernier).

Egalement présent au départ de la manifestation à Paris en début d'après-midi, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, s'est dit convaincu qu'il y aurait plus d'un million de manifestants dans toute la France et il a appelé une nouvelle fois l'exécutif à mettre en "pause" sa réforme.

"J'en appelle au calme et à la mesure de tout le monde (...) Il va falloir jusqu'au bout garder le soutien de l'opinion. Pour le garder, il ne faut pas d'actions violentes", a-t-il plaidé, après avoir noté la présence de plus en plus de jeunes dans les cortèges.

Les syndicats sont confortés par des enquêtes d'opinion qui montrent que les Français n'ont pas du tout été convaincus par l'intervention télévisée d'Emmanuel Macron mercredi sur TF1 et France 2.

Selon un sondage Odoxa pour Le Figaro, ils sont même encore plus nombreux (67%) qu'avant à penser que la mobilisation doit se poursuivre, et sont 70% à imputer au gouvernement les violences et les débordements, qu'ils s'attendent à une écrasante majorité (83%) à voir s'aggraver dans les jours à venir.

VIOLENCES ET OPÉRATIONS COUP DE POING

Selon le journal Ouest-France, une foule en colère a mis le feu à des poubelles devant un commissariat et devant la sous-préfecture de Lorient (Morbihan) après la dispersion d'une manifestation sur le port, tandis qu'à Rennes et Nantes, la police a eu recours à des canons à eau et des grenades lacrymogène pour repousser des protestataires.

Alors que les dérapages des derniers jours ont surtout été le fait de groupes de jeunes, certains syndicalistes ont aussi décidé de durcir leur mouvement en multipliant des opérations coup de poing dans l'ensemble du pays, selon divers témoignages sur les réseaux sociaux et dans les médias.

La circulation a ainsi été paralysée jeudi matin sur les périphériques de Toulouse et Lyon par des manifestants et des feux de palettes. Le trafic ferroviaire a aussi été interrompu à la gare Saint-Charles de Marseille, et à la gare de Lyon à Paris, des syndicalistes occupant les voies.

Un barrage établi dans la matinée aux abords de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle a contraint des voyageurs à terminer leur trajet à pieds pour ne pas rater leur vol.

"On n'a pas d'autre choix que la grève et bloquer l'économie jusqu'à ce qu'(Emmanuel Macron) cède et retire son projet", a déclaré à Reuters Fabrice Criquet, secrétaire général de Force Ouvrière (FO) à Aéroports de Paris (ADP).

Un porte-parole d'ADP a indiqué que l'accès au Terminal 1 était perturbé, mais assuré qu'une déviation avait été mise en place et que le programme de vols moyen et long courriers n'était pas affecté.

Alors qu'Emmanuel Macron a dit mercredi vouloir renouer le "dialogue" avec les partenaires sociaux, son inflexibilité sur l'application de la réforme des retraites, en particulier le recul de l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, a été vilipendée par l'opposition et les syndicats, déjà remontés par le recours à l'article 49.3 pour faire "passer en force" le projet de loi.

"Ça a augmenté la colère", a estimé Laurent Berger sur BFMTV. "C'est (Emmanuel Macron) qui met le feu au pays", a renchéri la secrétaire confédérale de la CGT, Céline Verzeletti, sur France Inter.

RÉQUISITIONS

Pour l'heure, le gouvernement veut afficher sa fermeté face aux grévistes. Après la réquisition d'éboueurs à Paris, où des milliers de tonnes d'ordures continuent de s'entasser sur les trottoirs, et d'employés du dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, près de Marseille, un arrêté de réquisition a également été pris - mais pas encore notifié - pour le personnel de la raffinerie de TotalEnergies à Gonfreville (Normandie), la plus grande du pays, a-t-on appris de source au ministère de la Transition énergétique.

Les taux de grévistes demeurent élevés, TotalEnergies ayant fait état de 37% de grévistes dans ses raffineries et dépôts jeudi matin, tandis que le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans l'Education nationale, a avancé un taux de 50% dans les collèges et lycées.

Le gouvernement est "serein et attentif à ce qui se passe aujourd'hui", a assuré le ministre du Travail, Olivier Dussopt, jeudi matin sur RTL.

Une nouvelle réunion de l'intersyndicale, qui rassemble huit syndicats de travailleurs et cinq organisations de jeunesse, est prévue en fin de journée au siège de la CFDT pour décider de la suite à donner au mouvement de contestation, a fait savoir la centrale syndicale.

Des perturbations sont déjà prévues pour les prochains jours, les éboueurs parisiens ayant reconduit leur grève jusqu'à lundi et la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols à Paris-Orly de 30% vendredi et 15% samedi, et de 20% à Marseille, Bordeaux et Lyon les deux jours.

(Rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün, avec la contribution de Dominique Vidalon, Forrest Crellin et Bertrand Boucey, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)

9 commentaires

  • 23 mars 17:41

    Victoria Nuland va venir apporter des brioches sur la place .... au nom de la liberté bien sur ... suis content que l UE soutienne les opposants aux presidents elus democratiquement ... une bonne nouvelle pour la liberté ...


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