par Nidal al-Mughrabi
De nouvelles manifestations ont été organisées mardi en Israël pour réclamer la libération des otages du Hamas et la fin de la guerre dans l'enclave palestinienne où les bombardements de Tsahal ont encore fait des dizaines de morts la nuit dernière.
Des dizaines de protestataires ont bloqué des routes à Tel Aviv et plusieurs milliers de personnes étaient attendues dans la journée devant le siège du ministère de la Défense et de l'état-major à l'appel des familles des otages.
"Depuis 690 jours, le gouvernement mène une guerre sans objectif clair", a déploré Einav Zangauker, mère d'un otage, dans un communiqué. "Comment seront rapatriés les otages, les vivants et les morts ? Qui gouvernera Gaza le jour d'après ? Comment reconstruit-on notre pays ?" a-t-elle ajouté.
Au lendemain d'une double frappe meurtrière menée par Israël sur l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, qui a coûté la vie à au moins 20 personnes dont des journalistes travaillant pour Reuters, Associated Press et Al Jazeera, des familles palestiniennes ont continué mardi à fuir les alentours de Gaza, dans le nord de l'enclave, après de nouveaux pilonnages nocturnes qui ont fait 18 morts selon les autorités de santé du territoire palestinien.
L'aviation et les chars de Tsahal ont bombardé sans relâche les banlieues est de la ville, Sabra, Chedjaïa et Touffah ainsi que le camp de Djabalia plus au nord, détruisant des routes et des maisons, ont témoigné des habitants.
"Des tremblements de terre, on appelle ça. Ils veulent effrayer les gens pour qu'ils quittent leurs maisons", a déclaré l'un d'eux, Ismail, âgé de 40 ans.
Au total, d'après le ministère de la Santé de Gaza, les bombardements de la nuit ont fait 34 morts dans l'ensemble du territoire palestinien.
Un million de personnes, soit environ la moitié de la population de la bande de Gaza, vivent actuellement dans Gaza et sa banlieue, qu'Israël s'est fixé pour but de réoccuper dans les prochaines semaines.
Face à la perspective de cette offensive, plusieurs milliers d'habitants de l'est de Gaza ont tenté de trouver refuge plus à l'ouest, dans le centre-ville ou le long de la côte. D'autres ont pris la direction du Sud, vers le centre de l'enclave et la zone côtière d'Al Mawasi près de Khan Younès.
La guerre de Gaza a débuté le 7 octobre 2023 par des attaques du Hamas dans le sud d'Israël au cours desquelles 1.200 personnes, civiles pour la plupart, ont été tuées et 251 autres prises en otage, selon les autorités israéliennes.
La campagne de représailles israéliennes a fait au moins 62.000 morts, civils dans leur majorité, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, et provoqué une catastrophe humanitaire dans l'enclave côtière soumise à un blocus israélien quasi total.
(Avec Maayan Lubell à Jérusalem et Rami Amichay à Tel Aviv, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)
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