
La mégafusée Starship de SpaceX sur son pas de tir, le 24 août 2025 au Texas ( AFP / RONALDO SCHEMIDT )
L'entreprise américaine SpaceX du multimilliardaire Elon Musk a reporté une nouvelle fois lundi un vol d'essai de sa mégafusée Starship, développée pour aller sur la Lune et Mars, en raison de mauvaises conditions météorologiques.
"Malheureusement, le lancement n'aura pas lieu aujourd'hui, la météo nous en a empêché", a déclaré Dan Huot, un responsable de la société lors d'une retransmission en direct.
Dimanche, le décollage de ce mastodonte haut de plus de 120 mètres avait également été annulé à la dernière minute, après la découverte d'une défaillance sur un système au sol.
Les aléas météorologiques et pépins techniques constituent des contretemps récurrents dans le secteur spatial, et SpaceX a indiqué vouloir retenter sa chance dès mardi.
"Il y a donc de fortes chances que nous puissions réessayer demain", a déclaré M. Huot, la société disposant d'une nouvelle fenêtre de tir à partir de 18H30 au Texas (23H30 GMT).
Ce dixième vol d'essai de Starship, la plus grande fusée jamais développée, est particulièrement attendu car il fait suite à trois essais s'étant soldés en début d'année par des explosions.
Si SpaceX est connue pour ses prises de risque et a démontré jusqu'ici que ses paris s'avéraient payants, cette succession de déconvenues interroge des experts quant aux réelles avancées menées par la société d'Elon Musk.
Pour l'instant, "les succès n'ont pas surpassé les échecs", estime auprès de l'AFP Dallas Kasaboski, expert spatial au cabinet de conseil Analysys Mason.
La mégafusée Starship ne s'est "pas révélée fiable", abonde-t-il, prévenant que ce nouveau vol d'essai soumettra donc SpaceX à "une forte pression".
- Voyages interplanétaires -
L'enjeu est d'autant plus important que l'homme le plus riche au monde, qui ambitionne de coloniser Mars, continue de tabler sur de premiers lancements vers la planète rouge dès 2026.
Une version modifiée de Starship doit aussi servir au programme Artémis de la Nasa, qui prévoit le retour des Américains sur la Lune, avec pour objectif d'y maintenir cette fois une présence durable.
Connu pour ses prévisions très optimistes et ses projets fous, Elon Musk a révolutionné le secteur spatial avec son système de production à la chaîne de fusées réutilisables et domine aujourd'hui le marché des lancements commerciaux.
Avec Starship, il souhaite aller encore plus loin en développant une fusée capable de mener des voyages interplanétaires tout en étant entièrement réutilisable.
Si SpaceX réussit pour l'instant à récupérer le premier étage de sa mégafusée, qui propulse l'ensemble, dans une manoeuvre spectaculaire qu'elle seule maîtrise, ce n'est pas le cas pour le vaisseau.
Ce dernier, qui lors des trois derniers vols d'essais a explosé, doit réaliser lors de ce dixième vol d'essai une série de tests avant de finir sa course dans l'océan Indien. D'autres expérimentations en vol doivent être menées sur le propulseur avant qu'il ne plonge dans les eaux du golfe du Mexique.

La mégafusée Starship de SpaceX décolle le 27 mai 2025 au Texas ( AFP / Sergio FLORES )
Quelle que soit l'issue de ces tests, la mégafusée sera encore loin d'être prête à mener de véritables vols commerciaux.
L'entreprise SpaceX doit en effet encore relever "des milliers de défis techniques", a prévenu lundi Elon Musk lors de la retransmission en direct.
Parmi ceux-ci, a-t-il détaillé: le ravitaillement en carburant de la fusée une fois dans l'espace et surtout la construction d'"un bouclier thermique" pour le vaisseau qui soit "entièrement réutilisable", ce qui constituerait une prouesse technologique.
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