Des écoliers posent pour une photo avec les autorités gouvernementales au bureau du gouverneur local à Minna, le 8 décembre 2025. Une centaine d'écoliers qui avaient été enlevés le mois dernier par des hommes armés dans une école catholique sont arrivés au siège du gouvernement à Minna, la capitale de l'État du Niger, dans le centre-nord du Nigeria, comme l'ont observé lundi des journalistes de l'AFP. Cependant, le sort des 165 autres personnes enlevées avec eux reste inconnu. Les élèves, âgés pour la plupart de 10 à 17 ans, sont arrivés dans cinq bus blancs escortés par une dizaine de véhicules militaires et blindés et ont été reçus par le gouverneur de l'État du Niger, Mohammed Umaru Bago. ( AFP / Light Oriye Tamunotonye )
Plus de deux semaines après leur enlèvement en pleine nuit dans leur dortoir scolaire, une partie des élèves d'une école catholique du centre-nord du Nigeria ont été libérés et reçus lundi par le gouverneur de l'Etat de Niger avant d'être examinés par des médecins et de retrouver leurs familles.
Une centaine d'élèves, pour la plupart âgés entre 10 et 17 ans, vêtus de longues robes pour les filles et de maillots de football pour les garçons, sont arrivés à bord de cinq bus blancs escortés par une dizaine de véhicules militaires et blindés.
Ils ont été accueillis par le gouverneur de l'Etat de Niger Mohammed Umaru Bago.
Le 21 novembre, 303 élèves et 12 membres du personnel ont été kidnappés à l'internat mixte St. Mary situé dans le village reculé de Papiri, dans l'État du Niger, dans le centre-nord du pays, alors que le Nigeria subissait une vague d'enlèvements massifs rappelant le tristement célèbre enlèvement de près de 300 lycéennes par Boko Haram à Chibok en 2014.
- "Continuez à prier" -
Une cinquantaine d'entre eux avait pu peu après échapper à leurs ravisseurs. Selon les chiffres fournis par le diocèse auquel appartient l'école St Mary, 165 personnes manquent toujours à l'appel.
"Nous remercions Monsieur le président qui nous a donné les moyens nécessaires de secourir ces enfants", a déclaré le gouverneur en présence de l'émir et d'officiels locaux.
"Et pour ceux qui ont prié, continuez à prier. Nous souhaitons retrouver les élèves qui sont encore en captivité et par la grâce de Dieu, nous allons les retrouver très bientôt", a-t-il ajouté.
Le gouverneur n'a pas souhaité donner de détails sur les modalités de la libération des enfants, laquelle avait été rendue publique dimanche.
L'identité des ravisseurs n'a pas non plus été dévoilée.
Les enlèvements de masse sont fréquents au Nigeria, la plupart perpétrés par des gangs criminels, appelés "bandits", en quête de rançons.
Des écoliers arrivent au siège du gouverneur local à Minna le 8 décembre 2025. Une centaine d'écoliers qui avaient été enlevés le mois dernier par des hommes armés dans une école catholique sont arrivés au siège du gouvernement à Minna, la capitale de l'État du Niger, dans le centre-nord du Nigeria, comme l'ont observé lundi des journalistes de l'AFP. Cependant, le sort des 165 autres personnes enlevées avec eux reste inconnu. Les élèves, âgés pour la plupart de 10 à 17 ans, sont arrivés dans cinq bus blancs escortés par une dizaine de véhicules militaires et blindés et ont été reçus par le gouverneur de l'État du Niger, Mohammed Umaru Bago. ( AFP / Light Oriye Tamunotonye )
Et le phénomène des enlèvements en vue d'obtenir une rançon s'est "mué en un secteur structuré à but lucratif" qui a généré environ 1,66 million de dollars entre juillet 2024 et juin 2025, estime un rapport du cabinet de consultants SBM Intelligence, basé à Lagos.
"Nous savons tous que ces enfants, après avoir passé plus de deux semaines en captivité, ont certainement besoin d'aide. Un examen médical sera très important pour eux", a déclaré Theresa Pamma, de l'Unicef, lors de la conférence de presse qui a suivi l'arrivée des enfants au bureau du gouverneur.
- "Etat d'urgence sécuritaire" -
Des écoliers arrivent au siège du gouverneur local à Minna le 8 décembre 2025. Une centaine d'écoliers qui avaient été enlevés le mois dernier par des hommes armés dans une école catholique sont arrivés au siège du gouvernement à Minna, la capitale de l'État du Niger, dans le centre-nord du Nigeria, comme l'ont observé lundi des journalistes de l'AFP. Cependant, le sort des 165 autres personnes enlevées avec eux reste inconnu. Les élèves, âgés pour la plupart de 10 à 17 ans, sont arrivés dans cinq bus blancs escortés par une dizaine de véhicules militaires et blindés et ont été reçus par le gouverneur de l'État du Niger, Mohammed Umaru Bago. ( AFP / Light Oriye Tamunotonye )
Le mois de novembre a connu une vague importante de kidnappings au cours de laquelle plus de 400 Nigérians - des écolières musulmanes, des fidèles d'une Eglise évangélique, des agriculteurs, une mariée et ses demoiselles d'honneur... - ont été enlevés en 15 jours, ébranlant profondément la nation.
Cette recrudescence des kidnappings a poussé le président Bola Tinubu à déclarer fin novembre "l'état d'urgence sécuritaire national" et à ordonner le recrutement de policiers et de militaires pour lutter contre les groupes armés.
Pays le plus peuplé d'Afrique, fort de 230 millions d'habitants, le Nigeria est presque également divisé entre un nord majoritairement musulman et un sud principalement chrétien et est confronté à une situation sécuritaire très dégradée.
A une insurrection jihadiste active depuis 2009 dans le nord-est du pays, sont venues s'ajouter ces dernières années dans le nord-ouest et le centre les attaques, pillages et enlèvements perpétrés par des bandits, aux mobiles plus financiers qu'idéologiques.
Cette vague d'enlèvements de masse est aussi intervenue sur fond de déclarations de Donald Trump sur une prétendue persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des "terroristes islamistes", un phénomène que démentent Abuja et des experts indépendants. Les attaques au Nigeria visent et tuent aussi bien chrétiens que musulmans, souvent sans distinction.
Le président américain, qui a menacé d'y intervenir militairement, a inscrit le Nigeria sur la liste des "Pays particulièrement préoccupants" (CPC) en termes de liberté religieuse, invoquant "une menace existentielle" sur les chrétiens du Nigeria.

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