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Négociations Trump-Poutine : Washington dément toute "trahison", les responsables russes jubilent
information fournie par Boursorama avec Media Services 13/02/2025 à 13:47

Les présidents américain et russe sont convenus de lancer des négociations immédiates, tandis que Washington a écarté l'idée de négocier sur la Crimée ou sur l'adhésion de Kiev à l'Otan.

Pete Hegseth à Bruxelles, en Belgique, le 13 février 2025. ( AFP / SIMON WOHLFAHRT )

Pete Hegseth à Bruxelles, en Belgique, le 13 février 2025. ( AFP / SIMON WOHLFAHRT )

Le projet de négociations directes entre Donald Trump et Vladimir Poutine sur l'Ukraine n'est pas une "trahison", a tranché jeudi 13 février le chef du Pentagone lors d'une réunion avec les alliés européens. Parallèlement, les hauts responsables russes affichaient leur satisfaction face à la reprise des contacts avec Washington, après l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine, lors duquel les deux présidents sont convenus de lancer des négociations "immédiates" sur l'Ukraine.

"Il n'y a pas de trahison" , a déclaré Pete Hegseth depuis le siège de l'Otan à Bruxelles. "Il y a la reconnaissance que le monde entier et les États-Unis sont investis dans la paix, une paix négociée", a-t-il ajouté, avant le début d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan.

Pour le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius, il est toutefois "regrettable" que les États-Unis aient fait d'emblée des concessions "avant même le début des discussions" , tandis que le chancelier Olaf Scholz a dit à Politico refuser une "paix imposée" à l'Ukraine. "À mon avis, il aurait été préférable de parler de la question de l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan ou de possibles pertes de territoire à la table des négociations", a affirmé Boris Pistorius devant la presse.

Le secrétaire américain à la Défense a jugé mercredi qu' une adhésion de l'Ukraine à l'Otan dans la foulée d'un éventuel accord de paix entre Kiev et Moscou n'était "pas réaliste", tout comme un retour de l'Ukraine dans ses frontières d'avant 2014, c'est-à-dire avec la Crimée, annexée par Moscou.

"Un moment de vérité" pour l'Otan

Plusieurs pays européens ont de leur côté insisté sur la nécessité que rien ne se fasse sans l'Ukraine et que l'Europe soit bien présente à la table des futures discussions. L'Ukraine doit être "étroitement engagée" dans toute négociation de paix et tout accord doit être "durable", a averti de son côté le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte. "Il ne peut pas y avoir de négociation sur l'Ukraine sans l'Ukraine", a affirmé le ministre britannique de la Défense John Healey, faisant écho à des déclarations similaires de ses collègues des Affaires étrangères mercredi à Paris.

"Pour nous, il est tout à fait naturel que nous, en tant qu’Alliés européens, soyons engagés dans ces discussions", a affirmé le ministre suédois de la Défense Pal Jonson. L'an dernier, nous avons fourni environ 60% du soutien militaire" à l'Ukraine, a-t-il rappelé.

L'annonce de l'ouverture "immédiate" de négociations de paix sur l'Ukraine entre les États-Unis et la Russie, et le discours de vérité du nouveau secrétaire américain à la Défense exigeant des Européens qu'ils se prennent en mains, a eu l'effet d'un coup de tonnerre au siège de l'Alliance. "C'est un grand moment de vérité" pour l'avenir de l'Otan, a ainsi jugé le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu. "On dit que c'est l'alliance militaire la plus importante, la plus robuste de l'histoire. C'est historiquement vrai, la vraie question c'est: est-ce que dans 10 ou 15 ans c'est toujours le cas ? ", a-t-il ajouté.

En Russie aussi, le rapprochement entre Donald Trump et Valdimir Poutine a provoqué des réactions.

L'ex-président Dmitri Medvedev, qui multiplie les diatribes anti-Occident depuis trois ans, a estimé que cet appel était "très important en soi", car il brise la stratégie de l'administration précédente de Joe Biden, qui refusait le dialogue avec Vladimir Poutine pour "punir et humilier" la Russie. Selon Dmitri Medvedev, aujourd'hui numéro 2 du Conseil de sécurité russe, cette stratégie était "une grave erreur" qui a placé "le monde au bord de l'apocalypse" nucléaire.

"Il est impossible de nous mettre à genoux"

"Il est impossible de nous mettre à genoux. Et plus tôt nos adversaires s'en rendront compte, mieux ce sera", a-t-il ajouté dans un message sur Telegram.

Le député Léonid Sloutski, à la tête de la Commission des Affaires étrangères de la Douma, a estimé que la conversation Trump-Poutine avait "brisé le blocus antirusse de l'Occident et lancé le processus de dégel" des relations entre Moscou et Washington.

Konstantin Kosachev, le vice-président du Conseil de la Fédération, la chambre haute du Parlement, a toutefois jugé qu'il restait encore beaucoup de chemin à parcourir avant un apaisement , notamment du fait de l'"obstruction" d'un "certain nombre de pays de l'Otan". "Tout est à faire. Que le bon sens l'emporte", a-t-il déclaré sur Telegram.

"Je suis sûr qu'à Kiev, Bruxelles, Paris et Londres, on lit avec horreur le long commentaire de Trump sur sa conversation avec Poutine et qu'on n'en croit pas ses yeux", s'est réjoui le sénateur Alexeï Pouchkov, tout en admettant que les négociations seront "sans aucun doute très difficiles".

"Aujourd'hui, il y a l'espoir qu'après un certain temps, nous puissions atteindre un état de normalité" dans les relations russo-américaines, a abondé Andreï Klimov, vice-président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération.

Le directeur des services de sécurité russes (FSB) a souligné que l'appel avait "créé les conditions nécessaires pour que le travail se poursuive au niveau des chefs d'agences" du renseignement russe et américain. "Une telle consigne a été donnée", a-t-il annoncé.

La reprise des contacts entre Washington et Moscou a aussi ravi les marchés boursiers russes, l'indice MOEX affichant à l'ouverture son meilleur score depuis mai 2024. La monnaie nationale, le rouble, s'est aussi renforcée face au dollar et à l'euro.

78 commentaires

  • 16 février 13:07

    La russie : menace existentielle de tous les européens! Quelques exemples!
    France: Le faux site du recrutement de l'armée de Terre pour partir en Ukraine, Les Etoiles de David, Les Mains Rouges, Les Cercueils de la Tour Eiffel
    Estonie: Les violations de la frontières avec les bouées, mandats d'arrêts de la "Justice russe" contre la présidente Kaja Kallas.
    Pologne: Des agriculteurs qui ont reçu de l'argent pour détruire du grain ukrainien, des faux sites d'annonce de mobilisation.


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