
Meeting du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon à Lille, le 6 septembre 2025 le ( AFP / Sameer Al-DOUMY )
A six mois des élections municipales, la braderie de Lille a marqué un étrange début de campagne samedi, entre l'annonce d'une tête de liste, des ministres partageant des "moules-frites"...et la chute attendue du gouvernement Bayrou dans tous les esprits.
La France insoumise (LFI), qui avait promis il y a quelques semaines une "surprise" pour les municipales à Lille, a finalement annoncé que la tête de liste serait une députée suppléante peu connue, Lahouaria Addouche. Cette annonce a vite été éclipsée par le discours fleuve du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon, dont les appels au départ d'Emmanuel Macron ont rencontré un fort écho parmi la foule venue l'écouter.

Meeting du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon à Lille, le 6 septembre 2025 le ( AFP / Sameer Al-DOUMY )
Le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, a bien tenté de mettre en avant la candidature de Mme Addouche, "enfant des quartiers populaires de Lille". Mais il a rapidement bifurqué vers le national: "l'heure est au combat", a-t-il assuré, appelant les Français à "donner un petit coup de main" au président Emmanuel Macron pour "l'aider à partir".
Localement comme nationalement, ni Bompard ni Addouche n'ont retenu leurs coups contre les socialistes, accusés par l'un d'être "prêts à brader l'ensemble du programme" du Nouveau front populaire, par l'autre d'avoir "tourné le dos à la justice sociale" et aux quartiers populaires.
"Ce sont des arguments de campagne, ils pourront prospérer de leur côté, mais ça ne résiste pas aux faits", s'est offusqué le socialiste Arnaud Deslandes, dauphin de Martine Aubry, qui vit sa première braderie dans la peau de maire, quelques mois après lui avoir succédé.
Lui-même a refusé de parler davantage de politique locale, estimant que "peu de gens aujourd'hui ont l'esprit aux élections municipales", plus préoccupés "par la chute du gouvernement qui a proposé un budget parfaitement injuste."
- "Besoin" de l'Etat -
La succession de Mme Aubry dans cette ville socialiste depuis plus d'un demi-siècle s'annonce pourtant épineuse, vu les dissensions à gauche.

Meeting du leader de LFI Jean-Luc Mélenchon à Lille, le 6 septembre 2025 le ( AFP / Sameer Al-DOUMY )
Au sein même de son camp, M. Deslandes est concurrencé par le député Roger Vicot, candidat à l'investiture socialiste, lors d'une primaire prévue le 6 novembre. Cela n'a pas empêché les deux hommes de déambuler ensemble samedi.
Ce qui attend la France dans les prochains jours est "quand même beaucoup plus important que nos petits débats internes au Parti Socialiste", a esquivé M. Deslandes interrogé sur le sujet.
Ses affinités locales sont apparues en creux dans sa déambulation entre les stands des partis politiques : mains serrées auprès des communistes et du candidat de droite Louis Delemer, bises échangées avec des Ecologistes et de Génération.s...et contournement ostensible du stand de Renaissance et de sa candidate à la mairie, la députée macroniste Violette Spillebout, ancienne proche de Mme Aubry.
Dans la matinée, il était également sorti saluer la cheffe des Ecologistes, Marine Tondelier.
Celle-ci est venue en soutien à celui qu'elle assure être le "futur maire de Lille" Stéphane Baly, passé tout proche en 2020 de ravir le beffroi. Avant de passer elle aussi à la politique nationale, estimant qu'Emmanuel Macron "doit nommer quelqu'un du Nouveau Front populaire" à Matignon.
Stéphane Baly lui-même, a souligné que "l'échelon local a besoin" de l'Etat, sans "coups de rabot" budgétaires.
Un peu à l'écart des stands politiques et de la foule arpentant la plus grande braderie d'Europe, Violette Spillebout a choisi d'aller manger des moules-frites avec ses soutiens près de la gare, un choix qui pouvait paraître moins politique.
C'était sans compter sur la présence de deux invités de marque: Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, et Gérald Darmanin, garde des Sceaux. Se gardant de tout commentaire sur la politique nationale, ils se sont davantage affichés samedi en amis de Violette Spillebout qu'en ministres d'un gouvernement dont les jours sont comptés.
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