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Moscou dit que les propos de Trump pousseront Kiev à continuer le conflit
information fournie par AFP 15/07/2025 à 14:59

Un immeuble d'habitation après une frappe nocturne russe, à Kiev, le 10 juillet 2025  ( AFP / OLEKSII FILIPPOV )

Un immeuble d'habitation après une frappe nocturne russe, à Kiev, le 10 juillet 2025 ( AFP / OLEKSII FILIPPOV )

Le Kremlin a affirmé mardi que l'ultimatum qui lui a été adressé la veille par Donald Trump, ainsi que les nouvelles livraisons d'armes promises à l'Ukraine, pousseraient Kiev à "prolonger la guerre".

Lundi, le président américain s'est engagé à fournir des équipements militaires supplémentaires à l'Ukraine et a donné 50 jours à la Russie pour mettre fin à son offensive dans ce pays, déclenchée en février 2022, sous peine de sanctions sévères.

"Il semble que cette décision prise à Washington, dans les pays de l'Otan et directement à Bruxelles sera perçue par Kiev non comme un signal en faveur de la paix mais comme un signal pour la poursuite de la guerre", a répondu mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Les déclarations du président Trump sont très sérieuses. Nous avons bien sûr besoin de temps pour analyser ce qui a été dit à Washington et si ou quand le président Poutine le jugera nécessaire, il commentera", a-t-il dit au cours de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP.

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a essayé de pousser Moscou et Kiev à mettre fin au conflit, notamment en se rapprochant de Vladimir Poutine dont il se dit désormais "déçu".

"Je pensais que nous aurions un accord il y a deux mois mais ça ne semble pas se concrétiser", a-t-il regretté lundi à la Maison Blanche, au côté du secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Sans accord d'ici à 50 jours, les Etats-Unis mettront en place des "droits de douane secondaires", c'est-à-dire contre les alliés de Moscou, a averti le président américain.

L'an dernier, les principaux partenaires commerciaux de la Russie étaient la Chine, pour quelque 34% du total des échanges, ainsi que, dans une moindre mesure, l'Inde, la Turquie et le Bélarus, selon les Douanes russes.

Pékin a fustigé mardi une "coercition qui ne mène nulle part".

- "Déçu" -

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant une batterie de missiles antiaériens Patriot en Allemagne le 11 juin 2024  ( POOL / Jens Büttner )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devant une batterie de missiles antiaériens Patriot en Allemagne le 11 juin 2024 ( POOL / Jens Büttner )

Donald Trump a par ailleurs annoncé lundi que des équipements militaires "d'une valeur de plusieurs milliards de dollars", en particulier des systèmes de défense antiaérienne Patriot, seraient envoyés à l'Ukraine.

Ce matériel sera acheté par les membres européens de l'Otan. Mark Rutte a précisé que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, le Canada, la Norvège, la Suède et le Danemark feraient partie des acheteurs.

Le Danemark et les Pays-Bas ont annoncé mardi à Bruxelles être prêts à participer au plan de Donald Trump.

Mais reste à savoir combien de temps il faudra aux pays européens pour expédier ces armes en Ukraine, cible chaque jour par de frappes russes.

Mardi, le ministère russe de la Défense a encore revendiqué la prise de deux villages dans la région de Donetsk (est).

Les attaques aériennes russes se sont aussi intensifiées ces dernières semaines.

Un soldat ukrainien monte la garde tandis que d'autres soldats installent des filets anti-drone dans la région de Donetsk, le 8 juillet 2025. ( AFP / Roman PILIPEY )

Un soldat ukrainien monte la garde tandis que d'autres soldats installent des filets anti-drone dans la région de Donetsk, le 8 juillet 2025. ( AFP / Roman PILIPEY )

Dmitri Peskov a affirmé que la Russie restait prête à négocier mais attendait "des propositions de la partie ukrainienne" concernant un troisième cycle de négociations, après deux récentes sessions peu fructueuses à Istanbul.

La Russie a rejeté toute trêve prolongée, qui permettrait selon elle aux forces ukrainiennes de se réarmer.

Moscou exige, entre autres, que l'Ukraine lui cède quatre régions, en plus de la péninsule de Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce à rejoindre l'Alliance atlantique.

Inacceptable pour Kiev qui réclame, avec ses alliés européens, un cessez-le-feu sans conditions de 30 jours avant des négociations de paix et veut que l'armée russe se retire entièrement du territoire ukrainien.

- Promesses et réalité -

Donald Trump, à droite, et Mark Rutte, à gauche, le 14 juillet 2025 à la Maison Blanche ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )

Donald Trump, à droite, et Mark Rutte, à gauche, le 14 juillet 2025 à la Maison Blanche ( AFP / ANDREW CABALLERO-REYNOLDS )

De leur côté, des moscovites interrogés par l'AFP considèrent les déclarations de Donald Trump comme un jeu politique.

"C'est une partie d'échecs", commente ainsi Svetlana, une ingénieure dans l'aéronautique.

"Les négociations vont se poursuivre", juge cette femme de 47 ans, peu impressionnée. Donald Trump "a donné 50 jours, et puis ensuite ce sera prolongé", ajoute-t-elle, soulignant attendre "le prochain coup" de Vladimir Poutine.

Dans l'est de l'Ukraine, des soldats ukrainiens se disent quant à eux reconnaissants, sans nourrir trop d'illusions.

Un militaire de 44 ans, qui se fait appeler Shah, dit ainsi ne pas croire aux paroles de Donald Trump, dénonçant un "fossé entre les promesses (des Etats-Unis) et la réalité".

Un autre soldat, Master, juge que les systèmes Patriot, très efficaces contre les frappes aériennes russes, "auraient pu être envoyés plus tôt" et sauver des vies.

Avec sa longue barbe rousse, Rouslan, 29 ans, est plus positif. "Mieux vaut tard que jamais", soupire-t-il

12 commentaires

  • 20:51

    janaliz : votre pseudo est bien mal porté, vous n'analysez rien, vous en êtes resté à la propagande étasunienne du temps de Biden et avant lui, de la guerre froide. Les temps ont changé, c'est la Russie qui est du bon côté de l'histoire et l'occident otanien du mauvais côté.
    C'est sûr que pour les esprits obtus, c'est dur à avaler, mais c'est la réalité vraie. C'est votre l'obstination et celle de vos semblables qui est une menace de guerre.


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