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Mort de l'ex-rugbyman argentin Aramburu: les militants d'ultradroite renvoyés aux assises
information fournie par AFP 23/09/2025 à 19:56

Les militants d'ultradroite Romain Bouvier (g) et Loik Le Priol (d) dans le box des accusés au palais de justice de Paris, le 1er juin 2022 ( AFP / Benoit PEYRUCQ )

Les militants d'ultradroite Romain Bouvier (g) et Loik Le Priol (d) dans le box des accusés au palais de justice de Paris, le 1er juin 2022 ( AFP / Benoit PEYRUCQ )

La perspective d'un procès se rapproche trois ans et demi après la mort de l'ancien international de rugby argentin Federico Martin Aramburu, tué par balles au coeur de Paris, avec le renvoi définitif aux assises des principaux accusés, issus de l'ultradroite.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a ordonné mardi le renvoi devant les assises du principal suspect, Loïk le Priol, 31 ans, ancien du Groupe Union Défense (GUD) et ex-commando marine, pour assassinat.

A ses côtés devraient comparaître l'un de ses camarades de la sphère de l'ultradroite, Romain Bouvier, 34 ans, pour tentative d'assassinat, et Lyson R., 28 ans, compagne de Loïk Le Priol présente lors des faits, pour complicité.

La cour d'appel s'était déjà prononcée en février mais a dû revoir sa copie mardi, la Cour de cassation ayant relevé en juin des "contradictions" dans son arrêt: dans la même décision, les juges expliquaient que Loïk Le Priol devrait être jugé pour assassinat, avant de le renvoyer pour un meurtre sans préméditation.

De même, après avoir expliqué que Lyson R. devait être renvoyée pour complicité de tentative d'assassinat, ils avaient abandonné ensuite cette incrimination.

- "Extrême gravité" -

L'un des conseils des parties civiles, Me Yann Le Bras, a estimé auprès de l'AFP que cette décision était "conforme à l'analyse objective des faits et leur extrême gravité. (...) Les parties civiles peuvent se projeter désormais sur le calendrier du procès d'assises qui aura lieu au premier semestre 2026".

A ce stade, la cour d'appel n'a "fait que retenir des charges, et tout va se jouer à l'audience", objecte Me Xavier Nogueras, pour Loïk le Priol. "Il n'y a aucune preuve de la préméditation. Cette question va s'effondrer" aux assises selon lui.

Une femme tient le portrait du joueur de rugby argentin Federico Martin Aramburu lors de ses funérailles le 26 mars 2022 à Biarritz dans le sud-ouest de la France. ( AFP / Thibault SOUNY )

Une femme tient le portrait du joueur de rugby argentin Federico Martin Aramburu lors de ses funérailles le 26 mars 2022 à Biarritz dans le sud-ouest de la France. ( AFP / Thibault SOUNY )

Du côté de la défense de Lyson R., accusée notamment d'avoir conduit Romain Bouvier, dans sa Jeep, jusqu'à la victime, on considère qu'après cette décision, "la proclamation de (son) innocence est simplement retardée". "Nous avons hâte de nous défendre", poursuit Florian Lastelle, l'un de ses avocats.

Le procès permettra de revenir sur ce matin du 19 mars 2022, où Federico Martin Aramburu, 42 ans, 22 sélections avec l'Argentine et qui vivait sa retraite sportive à Biarritz, se trouve avec l'un de ses amis, Shaun Hegarty, un autre rugbyman, dans un bar du boulevard Saint-Germain.

Ils devaient se rendre le soir même au Stade de France pour le match France-Angleterre du tournoi de rugby des Six nations. Une altercation éclate en terrasse, avec Loïk Le Priol et Romain Bouvier. Les deux sportifs quittent l'établissement à pied.

Ils sont rejoints plus tard par les deux militants d'ultradroite, qui ont tous deux tiré sur l'ex-international argentin lors de deux scènes successives, le blessant mortellement, avant de s'enfuir.

- Déjà condamnés -

Après plusieurs retournements, la justice a fini par considérer qu'il n'y avait pas un "dessein criminel commun" entre tous les accusés, qui aurait permis de tous les juger pour assassinat et complicité.

(Archives) Loïk Le Priol (2e à droite), soupçonné d'avoir tué l'ancienne star du rugby argentin Federico Martin Aramburu à Paris, apparaît sur un écran lors d'une audition au tribunal de Budapest (Hongrie) le 25 mars 2022 ( AFP / GERGELY BESENYEI )

(Archives) Loïk Le Priol (2e à droite), soupçonné d'avoir tué l'ancienne star du rugby argentin Federico Martin Aramburu à Paris, apparaît sur un écran lors d'une audition au tribunal de Budapest (Hongrie) le 25 mars 2022 ( AFP / GERGELY BESENYEI )

C'est pour cela que seul Le Priol, qui a visé Aramburu au revolver, dans le dos, le touchant mortellement, doit répondre d"assassinat", tandis que Romain Bouvier, qui l'a touché à la cuisse et au flanc, n'est renvoyé que pour tentative.

Loïk Le Priol avait été arrêté quelques jours après les faits en Hongrie alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Ukraine.

Les deux suspects avaient été condamnés en 2022 à deux et trois ans de prison pour avoir violenté en 2015 un ancien ami et ex-dirigeant du GUD, mouvement dissous en juin 2024.

L'avocat de Romain Bouvier, déjà renvoyé aux assises depuis février, prend date pour le procès: "il est normal que Romain Bouvier ne réponde que de ses coups de feu". "Il n'y a eu aucune concertation, aucune chasse à l'homme, aucune motivation raciste. Et nous contesterons fermement la volonté homicide", a déclaré Me Hugues Vigier à l'AFP.

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