La Commission européenne a notamment proposé un "prêt de réparation", consistant à financer Kiev en s'appuyant sur les avoirs de la banque centrale russe gelés depuis l'invasion de l'Ukraine, sans les confisquer.

Bart De Wever, à Gent, le 7 octobre 2025 ( Belga / DIRK WAEM )
"Je veux une mutualisation complète du risque". A l'occasion du sommet européen à Bruxelles, le Premier ministre belge a martelé la position de son gouvernement au sujet des avoirs russes gelés, dont la plupart sont détenus en Belgique, via l'établissement financier Euroclear. Bart de Waver a ainsi réitéré jeudi 23 octobre ses conditions à leur mobilisation pour aider à l'Ukraine, menaçant sinon de s'opposer à cette mesure, qui figure au menu du sommet des 27, qui se tient de mercredi 22 à vendredi 24 octobre.
De Wever pointe les "vastes sommes d'argent russe dans d'autres pays qui ont toujours gardé le silence"
"Je veux une mutualisation complète du risque", a déclaré le Premier ministre, soulignant qu'en cas de problème, "les conséquences ne peuvent pas être uniquement pour la Belgique". "Si l'argent doit être remboursé, (il faudra) que chaque Etat membre contribue", pour ne pas laisser la Belgique assumer seule ce risque, a-t-il ajouté. Enfin, il exige que cette mobilisation des avoirs soit également mise en oeuvre dans les autres pays alliés de Kiev. "Nous savons qu'il y a de vastes sommes d'argent russe dans d'autres pays qui ont toujours gardé le silence à ce sujet" , a-t-il relevé.
"Si ces trois exigences, qui me semblent tout à fait raisonnables, sont satisfaites, alors nous pourrons aller de l'avant. Sinon, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir au niveau européen, ainsi qu'au niveau national, politiquement et légalement, pour bloquer cette décision", a-t-il martelé.
Faut-il manger la "poule aux oeufs d'or" ?
Début octobre, Bart de Wever avait déjà affiché ses préoccupations face à la "poule aux oeufs d'or" que son gouvernement hésite à laisser tuer. "Je comprends l'envie de manger la poule maintenant, mais si vous regardez le dossier de plus près, je pense qu'avant de vouloir la manger, il y a quelques questions qui doivent être résolues", avait-il lancé, appelant par ailleurs à "manger toutes les poules", en référence aux avoirs russes stockés dans les autres pays.
La Commission européenne a proposé un montage financier qui lui permettrait de continuer à financer Kiev en s'appuyant sur les avoirs de la banque centrale russe gelés depuis l'invasion de l'Ukraine, sans les confisquer.
Les dirigeants de l'UE doivent discuter de ce "prêt de réparation" en faveur de Kiev lors d'un sommet à Bruxelles jeudi, et les responsables de la Commission espèrent qu'ils donneront le feu vert à l'élaboration d'une proposition juridique plus détaillée. La Belgique, où la plupart de ces avoirs sont conservés au sein de l'établissement financier Euroclear, redoute d'avoir à payer seule les pots cassés en cas de problème, et veut qu'un mécanisme de solidarité crédible soit institué, lui donnant l'assurance que les autres pays de l'UE, ou le budget de l'Union, se porteront garants d'un éventuel remboursement, si nécessaire.
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