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Marioupol résiste à l'ultimatum russe, l'Occident promet des armes
information fournie par Reuters 20/04/2022 à 16:32

MARIOUPOL RÉSISTE À L'ULTIMATUM RUSSE, L'OCCIDENT PROMET DES ARMES

MARIOUPOL RÉSISTE À L'ULTIMATUM RUSSE, L'OCCIDENT PROMET DES ARMES

par Pavel Polityuk et James Mackenzie

KYIV/KHARKIV (Reuters) - Un nouvel ultimatum de la Russie aux derniers défenseurs de l'usine Azovstal de Marioupol a expiré mercredi sans signe de reddition côté ukrainien, tandis que les forces russes accentuaient leur offensive dans le Donbass et que les puissances occidentales promettaient de renforcer les livraisons de matériel militaire à l'Ukraine.

A Marioupol, ville portuaire du sud-est de l'Ukraine assiégée par les troupes russes depuis près de deux mois et dont la situation humanitaire est décrite comme catastrophique, le dernier bastion tenu par les forces ukrainiennes, l'aciérie d'Azovstal, est la cible de bombes antibunkers russes, d'après les autorités de Kyiv.

Des centaines de civils seraient réfugiés dans les souterrains du gigantesque site, qui abrite l'une des plus grandes usines métallurgiques d'Europe.

Le nouvel ultimatum lancé par Moscou aux défenseurs du site n'a pas rencontré plus de succès que celui de la veille, resté infructueux.

Alors que les combattants ukrainiens avaient jusqu'à 14h00 (11h00 GMT) pour déposer les armes, selon des séparatistes prorusses, seules cinq personnes s'étaient rendues peu avant l'expiration du délai.

Les autorités ukrainiennes ont exclu toute reddition à Marioupol et l'état-major a déclaré que les combats continuaient au niveau du site industriel d'Azovstal.

Des dizaines de milliers de civils seraient morts à Marioupol, cible des assauts russes depuis les premiers jours de la guerre le 24 février et désormais sinistrée par les bombardements. Sur les 400.000 habitants de la ville portuaire avant la guerre, environ 100.000 civils y seraient encore piégés, contraints de se terrer dans des abris.

ACCORD POUR UN CONVOI D'ÉVACUATION À MARIOUPOL

Alors que les forces russes n'ont jusqu'ici autorisé les civils à quitter la ville qu'à bord de véhicules privés, les autorités ukrainiennes ont annoncé mercredi avoir conclu un accord préliminaire avec les autorités russes pour l'envoi d'un convoi de 90 autocars qui permettrait d'évacuer environ 6.000 personnes dans la journée.

La chute de Marioupol permettrait à la Russie de consolider une voie terrestre reliant la péninsule de Crimée qu'elle a annexée en 2014 et les zones autour des républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, autoproclamées la même année par les séparatistes prorusses dans la région du Donbass, dans l'est de l'Ukraine.

C'est dans cette région que se concentrent désormais les assauts russes, où des milliers de soldats, appuyés par des tirs d'artillerie et de roquettes, tentent d'avancer dans ce que les Ukrainiens appellent la "bataille de Donbass", lancée lundi.

Dans un entretien accordé à BFMTV, dont des extraits ont été diffusés mercredi, le président Volodimir Zelensky a fait part de sa crainte que les opérations en cours ne soient que le prélude à des agressions plus violentes.

"Les Russes n'ont pas encore mobilisé tous leurs moyens et ça peut être tactique. Donc je ne peux pas certifier aujourd'hui que c'est déjà l'offensive à grande échelle qui a commencé", a-t-il dit.

Une analyse corroborée par les informations des services de renseignement militaire britannique, qui ont fait état d'une intensification des combats dans le Donbass et signalé que la Russie continuait de masser des troupes le long de sa frontière avec l'Ukraine.

Moscou compte sur la supériorité de sa puissance de feu pour ne pas renouveler l'échec enregistré sur le front nord, où l'avancée des troupes russes vers la capitale ukrainienne Kyiv a été entravée par la résistance ukrainienne ainsi que par des problèmes d'approvisionnement.

POURPARLERS AU POINT MORT

Les laborieux pourparlers de paix entre Russie et Ukraine sont au point mort, le Kremlin accusant les autorités ukrainiennes de faire traîner les discussions en changeant d'avis, tandis que Kyiv reproche à Moscou de bloquer les négociations en refusant des cessez-le-feu locaux pour permettre l'instauration de couloirs d'évacuation.

Dans ce contexte, les puissances occidentales, pressées par Volodimir Zelensky d'accentuer leur soutien à l'Ukraine, s'apprêtent à répondre à ses appels.

Les Etats-Unis préparent un nouveau train de sanctions contre la Russie et selon des sources, le président Joe Biden devrait annoncer dans les prochains jours un nouveau plan d'aide militaire dont le montant sera comparable à celui de 800 millions de dollars annoncé la semaine dernière.

Les Etats-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne ont déclaré qu'ils allaient fournir davantage de pièces d'artillerie à l'Ukraine et la Norvège a fait savoir qu'elle avait envoyé 100 missiles sol-air Mistral.

Washington a aussi annoncé que l'Ukraine avait reçu des avions supplémentaires, sans préciser quel pays les avait fournis et l'Allemagne, où l'engagement du chancelier social-démocrate Olaf Scholz sur le dossier ukrainien est jugé trop timide a signalé avoir envoyé des armes sans l'annoncer publiquement.

Autre signe du soutien occidental, le président du Conseil européen, Charles Michel, s'est rendu mercredi à Kyiv pour une visite inopinée.

La Russie continue de démentir les accusations selon lesquelles elle cible des civils dans le cadre de ce qu'elle décrit comme une "opération militaire spéciale" visant à démilitariser et "dénazifier" l'Ukraine afin d'éviter le "génocide" des russophones de l'est du pays.

Alors que huit semaines se sont écoulées depuis le début de cette offensive, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a fait savoir mercredi que le nombre d'Ukrainiens ayant fui leur pays s'élevait désormais à plus de cinq millions.

(Reportage par les journalistes de Reuters, rédigé par Costas Pitas, Lincoln Feast, Robert Birsel, Peter Graff ; version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)

16 commentaires

  • 21 avril 10:11

    La 5ème colonne pro-russe va bientôt décréter que les Français ont envahi Paris alors que les Russes ont toute leur légitimité pour reprendre ce qui leur appartient de droit...


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